Ruralisation incontestée de la ville de annaba : Les potagers et l’élevage bovin en milieu urbain

Ruralisation incontestée de la ville de annaba : Les potagers et l’élevage bovin en milieu urbain

Les habitants de la commune de Annaba ont tendance à occuper illégalement un maximum d’espaces et s’adonner à l’élevage des vaches laitières, si aucune contrainte ne vient limiter ses tendances «expansionnistes» naturelles. Tel est le cas au niveau de toutes les cités du chef-lieu de la commune de wilaya.

En effet, de nombreux habitants des rez-de-chaussée se sont approprié les espaces limitrophes aux immeubles en plaçant barraudage, grillage. De plus, ils ont planté différents légumes et même des arbres fruitiers, tout en créant de véritables potagers arrosés avec de l’eau potable qui n’arrive plus aux étages supérieurs.

Des espaces jardins qui sont devenus au fil du temps de véritables «tanières» pour les drogués, les dépravés et les agresseurs de nuit, mais aussi un milieu de prédilection pour les reptiles, les rats et les chiens errants.

Une situation, outre qu’elle soit désolante pour nos cités, représente en même temps un obstacle devant l’intervention de quelconques services en cas d’intervention, l’Opgi en cas de travaux et les services de la Protection civile en cas de sinistre notamment.

Ce type de comportement très répandu, est devenu une spécificité pour la majorité des cités de la ville de Annaba dont la plaine Ouest, Oued Forcha et Pont-Blanc pour ne citer que ces cas. Il faut dire que ce constat est très négatif à partir du moment où il est étudié dans un texte global, ceci d’une part, et d’autre part, il existe un non-respect total des règles d’occupation d’un espace public.

Une situation plus encouragée par l’absence de contrôle sur le terrain; cela permet de faire tout et n’importe quoi au su et au vu de tous les services compétents de cette wilaya, sans aucune réaction de ces responsables aux abonnées absents.

L’autre paramètre qui, en fait, découle du premier, à travers des exemples comme celui-là, constitue un encouragement à l’illégalité aux dépens de toute une

commune et devient de ce fait une source d’inspiration et référence pour des citoyens malveillants colportant cet exemple à travers les différentes cités nouvellement réalisées, à l’image de la cité Bouguentas, au chef-lieu de la commune de Annaba et les cités de Sidi Salem et celles du pôle d’El Bouni, commune d’El Bouni.

Les espaces réservés aux potagers ne sont pas le seul désagrément qui défigure les cités de Annaba, l’élevage clandestin des bovins en milieu urbain. Un problème qui se pose toujours avec acuité.

Les services vétérinaires de la wilaya estimaient, il y a 5 ans, leur nombre à quelque 1400. Mais depuis, ce chiffre semble avoir considérablement augmenté, sans qu’une solution vienne mettre fin à ce phénomène. C’est surtout aux alentours des décharges publiques que ce fait est le plus visible, avec pas moins de 10 à 15 têtes broutant en permanence les ordures de la ville. À Annaba, les services d’assainissement de l’APC ont, lors des maigres reprises, tenté de ramasser les bovins broutant sur la voie publique, mais sans résultat probant. Surtout que ces tentatives ont eu lieu le temps d’une journée.

Le département communal avait même pris la décision, de construire une fourrière pour ces bovins errants, à proximité de l’abattoir de Sidi Salem. Bien qu’il ait eu l’aval des services vétérinaires, ce projet n’a pas jamais vu le jour. C’est dire que la ruralisation incontestée de la ville de Annaba, est le résultat de la mauvaise politique du relogement. Il n’est un secret pour personne que le logement social est à l’origine de cette situation.

En effet, originaires des zones rurales de la wilaya de Annaba et ses localités limitrophes, tous en quête d’un logement destiné à être vendu, les occupants des nouvelles cités de divers programmes sociaux, ne trouvent pas de difficulté à joindre l’utile à l’agréable, de par leur occupation d’appartements au sein d’immeubles et de s’adonner à leur vocation première, l’élevage des bovins et l’expropriation d’espaces au bas de ces immeubles pour y implanter leurs potagers.

Quelle équation contradictoire de vouloir être un citadin! Pour le moment, la situation est de plus en plus insupportable, surtout si l’on sait que la quiétude, la santé et la sécurité des habitants méritent une meilleure prise en charge, comme noté dans les différentes interventions des responsables locaux de cette ville, élus notamment à cet effet. Aussi, l’impérieuse implication de ces derniers est plus que nécessaire pour mettre un terme à ces dépassements regrettables et condamnables et doit se faire dans le seul cadre de la loi.