La création d’une fédération de rugby et la constitution d’une équipe nationale, constituent les objectifs d’une poignée d’Algériens, « férus » de cette discipline qui se battent depuis plusieurs années pour faire admettre leurs doléances afin que l’Algérie, un pays aussi vaste et au potentiel sportif exceptionnel puisse rejoindre la cour des grands de ce sport qui reste avec le football, la discipline la plus populaire dans le monde
Abdelkader Sofiane Benhassan, est l’un de ces irréductibles qui n’entend rien lâcher pour faire entendre sa voix en frappant depuis plusieurs années aux portes des responsables du sport national.
Fondateur du Stade Oranais de rugby, Benhassan martèle qu’il est temps que l’Algérie prenne une place de choix dans le ghota continental de cette discipline et cela, affirme t-il, passe inéluctablement d’abord par la création d’une instance fédérale », alors que la mise sur pied d’un championnat et la constitution d’une équipe nationale « peuvent suivre immédiatement puisque tout est déjà préparé », souligne t-il.
« Notre grande ambition est de constituer une équipe nationale de rugby pour prendre part aux compétitions internationales. C’est notre principal objectif. Seulement, cela ne peut se concrétiser tant qu’il n’y aura pas une fédération afin d’organiser les différents clubs et permettre ainsi de créer d’autres associations », a affirmé à l’APS Benhassan.
Ancien joueur de rugby en championnat de France, Benhassan Abdelkader Sofiane, qui a disputé quelques matchs avec la sélection algérienne malgré l’absence d’une fédération, participe grandement au développement de cette discipline en Algérie.
« On n’est malheureusement pas encore représentés au niveau des institutions internationales, au moment où on compte pourtant plus de 1000 adhérents au niveau du territoire national qui ont été formés durant 5 ans. Nous avons jeté les bases de développement du Rugby en Algérie à travers la création d’une dizaine des associations sportives. Récemment des clubs ont vu le jour au niveau d’Ain Benian, M’sila, Arzew, Béjaia, et Rouiba, a-t-il révélé.
Faute d’un structure chargée de gérer un championnat et surtout de moyens, les précurseurs du rugby en Algérie « se débrouillent » en organisant chaque semestre un tournoi national regroupant l’ensemble des clubs.
« Chaque six mois, nous organisons un tournoi national, alors qu’une épreuve régionale se déroule trimestriellement », a indiqué Benhassan qui déplore le manque d’information et l’absence de médiatisation des activités qu’il organise avec ses pairs. En attendant la création tant souhaitée d’une fédération, le paquet est mis sur la formation de joueurs, de techniciens et d’arbitres.
« Même des cadres du ministère de la jeunesse et des sports (MJS) ont bénéficié de cycle de formation par le biais de la fédération internationale de rugby (IRB) », précisant avoir reçu les félicitations de l’instance mondiale pour le travail de formation qui a été effectué jusque là Ex-professionnel, Benhassan ne désespère pas de voir aboutir les démarches en dépit du « blocage » auquel ces bénévoles ont dû faire face.
« Nous avons adressé des correspondances au MJS pour faire valoir nos doléances, mais hélas, on a été bloqués quelque part. Franchement, c’est aberrant de ne pas disposer d’une fédération », a-t-il regretté, lançant un appel pour que l’Algérie « ne reste pas à la traîne par rapport aux autres pays africains qui disposent déjà de structures fédérales ».
En dépit de l’absence d’un cadre organisationnel, l’équipe nationale de rugby se contente depuis quelques années de disputer des matchs amicaux contre de différentes sélections.
Faute d’une reconnaissance officielle par les responsables du sport national, le XV d’Algérie participe à des joutes amicales ou sert tout simplement de sparring-partner à d’autres équipes qui préparent des compétitions internationales, à l’image de la Tunisie ou encore l’Egypte.
Des résultats prometteurs
« Avec notre potentiel, on devrait participer aux compétitions internationales et pourquoi pas aux éliminatoires du Mondial », regrette Benhassan, précisant que l’Algérie au vu de ce qu’elle a montré et des résultats qu’elle a enregistrés, est considérée comme un favori en puissance par la Confédération Africaine de Rugby (CAR), alors qu’officiellement l’équipe nationale n’existe toujours pas,
A titre de rappel, en 2010, l’Algérie a remporté brillamment un tournoi qui s’était déroulé au Caire, en présence de l’Egypte (pays hôte), le Liban, et la Mauritanie. En demi-finale, les Verts l’avaient emporté face aux Libanais (50-0), avant de rééditer le même coup en finale face à l’Egypte en l’atomisant sur le même score. L’Algérie avait pris part à ce tournoi sur invitation de l’International Rugby Bord (IRB).
Deux ans plus tard, les Algériens ont pris le meilleur sur la Tunisie (8-7), qui n’est autre que le champion d’Afrique en titre.
« Même si tout se passe très bien avec l’IRB, sans une fédération affiliée, nous ne pouvons plus avancer. L’avantage, c’est que l’Algérie possède déjà une équipe prête, car nous avons des joueurs locaux de très bon niveau et d’autres qui évoluent dans différents paliers des championnats de france de la discipline.
Notre objectif est la création d’une fédération pour que nous puissions participer à la Coupe d’Afrique des Nations et la gagner rapidement » souligne très serein le reponsable du stade oranais, précisant qu’un succès en CAN permettra à l’Algerie de participer aux éliminatoires de la Coupe du monde de la discipline, « qui reste, et cela souvent les gens l’ignorent, le 3eme évènement sportif planétaire après les jeux olympiques et la coupe du Monde de football ».