La situation était revenue quasi normale vendredi matin en Algérie, jour hebdomadaire de repos, après les violentes manifestations de jeudi dans les grandes villes, tandis que la police veillait autour des mosquées de quartiers sensibles d’Alger, selon des témoins et l’AFP.
A Alger, les rues ont retrouvé leur aspect quotidien après avoir été nettoyées, les véhicules incendiés la veille ayant été enlevés.
Dans le quartier populaire de Bab el Oued où des affrontements violents ont opposé jeudi soir des groupes de jeunes à des policiers armés qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, selon un photographe sur place, il ne restait plus de débris dans les rues.
Dans le quartier el Annacer-Diar el Afia, un concessionnaire Renault-Dacia portait encore les traces d’un incendie allumé la veille. Un bus des services publiques de l’ETUSA a aussi été incendié jeudi, a affirmé à l’AFP un habitant du quartier, mais vendredi matin, seule était visible une partie de la chaussée noircie.
« Pourquoi font-ils cela ? Hier chez moi j’étais en train de pleurer. Les jeunes, ils ont une cause mais c’est pas comme ça qu’on la défend », a indiqué à l’AFP une vieille dame voilée, en montrant le saccage alentour.
Un peu partout dans la capitale où la nuit a été chaude, tout semblait rentré dans l’ordre mais la police veillait autour des mosquées de Bab el Oued, de Belcourt où des pneus ont été brûlés et des échauffourées ont eu lieu jeudi soir, et de Bachjarrah, autres quartiers pauvres très densément peuplés, selon des journalistes interrogés sur place.
Dans le quartier proche de l’aéroport de Bab Ezzouar, la police surveillait en masse, tout près de ses propres bureaux, un tout nouveau centre commercial de luxe inauguré l’été dernier et accolé au grand hôtel Mercure. Quant à l’université toute proche, elle était encerclée.
Selon des voyageurs, l’autoroute est-ouest reliant Alger à sa partie est sur le littoral était bloquée depuis jeudi après-midi. Des groupes de jeunes, qui ont affronté violemment les forces de l’ordre dans la soirée, y ont installé des barricades forçant les véhicules à rebrousser chemin.