Ségolène Royal, candidate aux primaires PS pour la présidentielle, a demandé que les ministres du régime du président tunisien déchu Ben Ali quittent le gouvernement. « Aujourd’hui si le peuple tunisien continue de protester, c’est parce qu’il y a encore des ministres de l’ancienne équipe dans l’actuel gouvernement et les choses ne se calmeront pas tant que ces ministres ne partiront pas », a déclaré Mme Royal lors du « Grand jury » RTL/LCI/Le Figaro.
Elle a souhaité que « tous les responsables de bonne volonté (fassent) comprendre à ce gouvernement provisoire le message très simple du peuple tunisien: ils ne veulent pas voir des membres de l’ancienne équipe organiser les élections ». La présidente PS de la région Poitou-Charentes a souligné qu’elle était la « première responsable politique » à dire « des choses aussi simples, aussi évidentes », à savoir « que les ministres de l’ancienne équipe quittent le gouvernement tunisien ».
Interrogée sur la situation en Algérie, Mme Royal a jugé « évident » qu’il y avait dans ce pays « des problèmes de libertés publiques », des « problèmes de liberté d’expression, problème de liberté de constitution d’autres forces politiques, un problème d’échéances électorales ». « Pourquoi le peuple algérien souffre de pauvreté, de précarité alors qu’il y a tant de richesses? », a-t-elle poursuivi, en ajoutant: « Alors c’est une véritable mutation économique et politique que le gouvernement algérien doit enclencher », a-t-elle dit. « On sait bien que petit à petit l’absence d’opposition, de contre-pouvoirs, c’est une vérité universelle en démocratie, (conduit) toute personne qui a du pouvoir à en abuser (…), c’est ce qu’on voit aujourd’hui se dérouler dans ces pays », a ajouté Mme Royal.
Comme on lui demandait si le gouvernement français devait exprimer cette opinion, elle a répondu: « Ce qui est toujours préférable, ce sont des transitions démocratiques et pacifiques. Tout dirigeant doit organiser sa succession ».