«Je vole moins que les autres» : c’est avec cet étrange slogan qu’un candidat écologiste appelle les électeurs roumains à voter pour lui aux élections législatives de dimanche, alors que les partis politiques sont accusés de soutenir des personnes à l’intégrité discutable.
«Si je disais que je ne vole pas, les gens ne me croiraient pas», a expliqué Gabriel Raduna qui vise un mandat de député à Iasi (nord-est). Un coup de publicité en forme de coup d’éclat dans un pays où «l’immunité parlementaire est encore vue comme un bouclier contre les poursuites judiciaires», regrette l’ex-ministre de la Justice. Selon un décompte effectué par l’Institut, pour les politiques publiques (IPP), près de dix parlementaires actuellement poursuivis ou jugés pour des faits de corruption, se présentent à nouveau en position éligible dont des ex-ministres. Vingt-deux autres ont été déclarés en conflits d’intérêts et donc incompatibles avec l’exercice d’un mandat public. Un candidat, patron de télévision sulfureux, ne craint pas de se présenter comme un champion de la lutte anticorruption alors qu’il est jugé pour des accusations de corruption. Les deux coalitions concurrentes ont été éclaboussées chacune par un scandale en pleine campagne. Un candidat a été accusé d’avoir demandé jusqu’à 350 000 euros à un homme d’affaires en lui promettant d’intervenir pour lui faire obtenir un contrat avec l’Etat. Quelques jours plus tard, c’est un autre député et candidat qui a été mis en cause pour des accusations similaires. D’ex-ministres et même un ex-Premier ministre ont récemment fini derrière les barreaux pour corruption.