Rouiba, 4e jour de la grève des travailleurs dans la zone industrielle

Rouiba, 4e jour de la grève des travailleurs dans la zone industrielle

L’autoroute est-ouest, appelée projet du siècle, fait encore des victimes collatérales. Il s’agit cette fois-ci de travailleurs, au nombre d’environ 350, engagés par le groupement chinois CITIC-CRCC, qui ont dénoncé, hier, la précarité de leur situation.

Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI, ex-Sonacome) de Rouiba, en grève depuis 4 jours, ont investi hier la ville de Rouiba et bloqué tous les accès pendant toute la journée.

Les forces de sécurité (gendarmerie et police) ont déployé d’énormes moyens pour barrer la route aux milliers de grévistes qui voulaient créer une panique à l’intérieur de la ville.

La situation est montée d’un cran sans que le gouvernement ait réagi pour calmer les esprits. Même l’instance syndicale de l’UGTA n’a pas daigné montrer un signe de solidarité avec les travailleurs grévistes.

Ces derniers, plus de 7 000, ont été rejoints par ceux de la société publique Anabib et ceux des autres entreprises implantées dans la zone industrielle de Rouiba pour exiger une nouvelle fois le départ du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et menacent d’élargir le mouvement de protestation aux autres complexes du secteur de la sidérurgique, tels El-Hadjar, Berrouaghia et Constantine, et ce jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Les travailleurs ont même décidé de poursuivre leur mouvement de protestation dans la capitale et d’encercler le siège de l’UGTA.

Cependant, il faut dire que la journée d’hier a donné lieu à d’autres revendications, à l’exemple du départ du directeur général de la SNVI.

Les grévistes estiment que ce dernier a obtenu de mauvais résultats et qu’il devrait quitter son poste.

En outre, la majorité des travailleurs a défendu bec et ongles la plate-forme de revendications qui stipule l’augmentation des salaires par rapport au salaire national minimum garanti (SNMG), l’annulation de la décision prise dans le cadre de la tripartite concernant la retraite, la baisse de l’IRG et la suppression de l’article 87 bis de la loi 90-11 relative au code du travail.

Dans leurs déclarations, la plupart des travailleurs ont affirmé que cette grève ne sera pas interrompue et qu’ils ne reprendront le travail que si leurs revendications sont satisfaites.

Plusieurs tentatives pour amorcer le dialogue avec les travailleurs ont échoué. Les grévistes exigent la présence personnelle de Sidi Saïd qui, selon eux, «doit d’abord s’expliquer sur l’accord conclu avec le gouvernement».

A ce propos, les émissaires envoyés par Sidi Saïd ont été chassés par les grévistes. D’aucuns ont réclamé la présence du secrétaire général de l’UGTA ou du Premier ministre pour leur faire part de leur désarroi.

A. Timizar