Romano Prodi, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, «L’action militaire doit être l’ultime recours»

Romano Prodi, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, «L’action militaire doit être l’ultime recours»

En s’alignant sur la position d’Alger, les Nations unies confirment, à leur tour, que c’est la vision de notre diplomatie qui reste la plus sûre, d’autant qu’elle commence à donner des fruits, en dépit des appels incessants à la guerre que continue de lancer la France.

Nouvelle et importante, victoire, de la diplomatie algérienne, en ce qui concerne la crise malienne. En effet, l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahel, Romano Prodi, en visite à Alger, reçu par le président Bouteflika, ainsi que plusieurs hauts responsables algériens, a plaidé en faveur de tous les efforts visant à instaurer la paix dans le nord du Mali, indiquant que l’intervention militaire ne doit être envisagée qu’en dernier ressort.

«S’il doit y avoir une intervention militaire, elle interviendra en dernier ressort», a, en effet, fait savoir Prodi, à l’issue de sa rencontre avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika.

Prodi a affirmé s’être entretenu en profondeur avec le président Bouteflika de tous les problèmes du Sahel, surtout la crise au Mali. Mettant en garde contre les conséquences «désastreuses» que présenterait une intervention militaire, sur toute la région du Sahel, l’Envoyé onusien a souligné que le travail primordial consistera à rapporter la paix pour permettre au Mali de préserver son intégrité territoriale.

Il convient de relever que la position défendue par l’Envoyé spécial onusien concorde, totalement, avec celle qu’a toujours soutenu l’Algérie, et contredisant, foncièrement, celle, plaidant en faveur d’une guerre par procuration défendue par la France. La sortie de Prodi, dès lors, représente une autre grande victoire de la diplomatie algérienne par rapport au règlement de la crise malienne.

Elle vient, par ailleurs, confirmer que le poids de l’Algérie reste fort important dans le Sahel, puisque sans elle rien de sérieux ne saurait être envisagé. L’Envoyé de l’ONU, tout en reconnaissant la difficulté de cette tâche, a estimé, en revanche, qu’«avec l’aide de l’Algérie et du président Bouteflika, nous sommes en mesure de faire d’énormes progrès dans ce sens».

«Je suis venu chercher la paix et nous devons travailler, ensemble, et avec une bonne volonté pour instaurer la paix dans cette région», a-t-il ajouté, précisant que «nous avons encore la possibilité de travailler pour la paix et profiter des cadres internationaux et des engagements de l’ONU dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour préserver l’unité nationale du Mali.»

Il était attendu que la position onusienne s’aligne sur celle de l’Algérie, après l’importante victoire remportée sur le plan diplomatique avec la décision prise par le groupe islamiste touareg, Ançar Dine, de se démarquer des terroristes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) et du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest).

Kamel Zaïdi