Un roman dans le contexte de la violence des années 90 : “La vérité attendra l’aurore”, d’Akli Tadjer

Un roman dans le contexte de la violence des années 90  : “La vérité attendra l’aurore”, d’Akli Tadjer

À partir du souvenir de la disparition tragique d’un jeune émigré, qui devait fêter, en 1993, ses vingt ans dans son village natal à El-Kseur, Akli Tadjer tisse, dans son roman, édité en mars 2018, une histoire à la frontière de la fiction et de la réalité.

Le personnage principal, un quadragénaire vivant à Paris, remonte sa mémoire, après la mort de sa mère, à une période douloureuse de sa vie comme de celle de sa famille, originaire de Kabylie. La résurgence brutale du passé le met en situation d’existentialisme dès lors qu’il commence à se poser de multiples questions sur son être, les proches qu’il a perdus par la mort ou l’éloignement, son entourage actuel, sa fréquentation virtuelle d’une jeune femme se trouvant de l’autre côté de la Méditerranée…

L’auteur redessine “le cauchemar de l’Algérie des années 1990 où le sang, les larmes coulaient à flots sous la houlette des salafistes, du terrorisme constant, des massacres d’individus jugés «apostats» par les Fous de Dieu”. Il esquisse, en filigrane, la double culture qu’il nomme “une schizophrénie normale”.