“Nous sommes environ 70 familles d’agriculteurs. Nous habitons cette zone agricole d’El-Anat depuis les années 1990 et nous n’avons pas encore de moyens nous permettant une vie digne et stable. Nous n’avons pas de maisons ni d’école pour scolariser nos enfants. Nous manquons d’eau pour irriguer nos vergers et abreuver notre bétail. Nous n’avons pas d’électricité ni de pistes agricoles pour accéder à nos palmeraies et vergers’’, a déclaré un agriculteur. “Dans la zone où je suis, il y a environ 5000 palmiers menacés à cause du manque d’eau. Il y a un seul puits très ancien et ce n’est pas suffisant. Nous avons aussi le problème du manque flagrant d’étables et d’espaces pastorales pour notre bétail.” a ajouté un autre agriculteur lors d’un colloque regroupant, samedi, les agriculteurs et éleveurs de la région d’El-Anat et les responsables des services agricoles de Touggourt.
Cette rencontre, placée sous le thème “le rôle de l’agriculture dans la libération de l’économie nationale de la dépendance des hydrocarbures” a été préprée par l’organisation nationale la Main Verte. Permettre aux agriculteurs et éleveurs de soulever les problèmes auxquels ils font face depuis des années, libérer l’économie nationale de la dépendance des hydrocarbures sont les principaux objectifs de cette rencontre, nous dira Lakhdar Gacemi, président de La Main Verte. En réponse à ces préoccupations, M. Aoun Mahrez, directeur délégué des services agricoles, reconnait qu’il y a toujours des manques que ses services travaillent à réduire tout en rassurant les agriculteurs que ces problèmes et obstacles sont déjà recensés. Certains seront pris en charge au niveau local et d’autres seront transmis aux autorités centrales pour les résoudre de façon définitives. Et d’ajouter :
“La zone d’El-Anat est une zone agricole par excellence. Depuis mon installation à la tête de la direction déléguée des services agricoles, je travaille pour sa réhabilitation grâce à plusieurs opérations telles que l’ouverture de pistes agricoles, la réalisation de puits et canaux d’irrigation et le raccordement au réseau d’électricité de beaucoup d’exploitations agricoles octroyées dans le cadre de la concession afin de leur permettre le démarrage réel. D’ailleurs les résultats sont visibles.” M. Aoun expliquera que la majorité des problèmes exposés n’ont rien à voir avec les nouvelles concessions agricoles mais concernent les anciennes octroyées dans le cadre de la loi 83-18 de 1985. Pour clore cette rencontre, les participants ont dressé une liste de recommandations adressée au wali délégué de Touggourt dont l’ouverture de pistes agricoles, le raccordement des exploitations au réseau d’électricité, la construction d’un village agricole doté d’une école et d’une structure de santé, la création de puits d’irrigation et d’espaces de bergerie.
