Nous soutenons une «plus forte surveillance» des questions financières et «une plus grande attention aux interconnexions macro-financières» dans le cadre de la surveillance bilatérale, mais nous réitérons notre soutien à la nature «volontaire» du programme d’évaluation du secteur financier (PESF).
Ce sont là les propos de Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque mondiale, qui s’exprimait hier devant le FMI et la Banque mondiale.
Ce dernier, cité par l’APS, a mis en relief l’effort fait au niveau du FMI afin de «renforcer» son rôle dans l’architecture financière globale, insistant sur le soutien du comité au renforcement de la surveillance multilatérale, y compris à travers l’adoption d’une décision de surveillance multilatérale et une plus grande attention aux retombées des politiques des pays systémiques, aux aspects régionaux et aux thèmes communs à des pays faisant face à des situations et des options de politiques similaires.
Il a, dans un autre chapitre, avancé que les pays membres du comité monétaire et financier international (CMFI) que sont l’Algérie, l’Afghanistan, le Ghana, l’Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie n’ont pas été affectés par la crise financière mondiale ; ils ont réussi à «y faire face en poursuivant des politiques visant à promouvoir la croissance et l’emploi dans leurs économies respectives», a-t-il relevé.
Ces pays semblent avoir réagi de manière rapide et efficace à cette crise.
La réaction «prompte et adéquate» des pays avancés et des pays émergents et en développement à la crise financière et économique globale sans précédent a été déterminante pour la stabilisation des marchés financiers, le rétablissement d’une certaine mesure de confiance et le soutien à la reprise économie, a expliqué Laksaci, pour qui le rythme de la reprise diffère d’un pays à l’autre mais néanmoins, «malgré ces développements favorables, la viabilité de la reprise et la stabilité financière globale restent sujettes à des risques considérables affectant les économies avancées».
Le gouverneur de la Banque d’Algérie, analysant l’évolution de la crise, a noté que des ratios, (dette/PIB) [produit intérieur brut] élevés ont «accentué» les préoccupations relatives aux risques souverains et leur impact potentiel sur la stabilité des systèmes financiers et la confiance des investisseurs.
Mais, tout n’est pas rose, des vulnérabilités subsistent, y compris l’insuffisance de capital dans certains segments des systèmes financiers, l’insuffisance des progrès au niveau de la reconnaissance des actifs en détresse et leur traitement ainsi que les risques d’une détérioration des actifs.
Ces vulnérabilités, a-t-il dit, pourraient menacer la stabilité du système financier global et contraindre la fragile reprise, soulignant que le chômage généré par la crise pourrait limiter les perspectives de croissance.
Et le rôle du FMI dans la gestion de la crise ? Laksaci estime que la coopération continue entre membres du FMI, est «cruciale» pour permettre la mise en place d’une stratégie appropriée et coordonner à même de faire face aux défis futurs. Selon lui, une priorité principale devrait être accordée au choix du moment approprié pour démanteler les mesures de soutien à l’économie afin d’éviter d’entraver la reprise économique.
Par Youcef Salami