Un militaire partisan à l’époque de l’Algérie française a été honoré, samedi, par le maire de Béziers (Sud-ouest de France), proche du Front national (FN, extrême droite), Robert Ménard.
Ce dernier a, ainsi, décidé de donner le nom d’un partisan de l’Algérie française, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc à une rue de sa commune déjà baptisée la « rue du 19 mars 1962″, date des accords d’Evian qui avaient mis fin à huit ans de conflit.
Ménard ne s’est pas limité à rebaptiser cette rue mais il a même osé déclarer que « l’Algérie c’est notre paradis. Demandez à nos compatriotes ce que furent les jours après le 19 mars » devant environ 2.000 à 2.500 personnes, dont 500 opposants, qui l’ont hué aux cris de « Ménard facho, Ménard assassin! ».
Le maire, élu en mars 2014 avec le soutien du FN, a achevé son discours sous les acclamations de ses partisans scandant « Algérie française ».

« Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire. Hélie de Saint-Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux », a ajouté Robert Ménard, ancien président de Reporters sans frontières (RSF).
Né en 1922 et mort en 2013, Hélie Denoix de Saint-Marc avait été résistant et déporté à Buchenwald pendant la deuxième guerre mondiale.
En avril 1961, il avait fait le choix de l’Algérie française et avait participé au putsch des généraux à la tête du 1er REP (Régiment étranger de parachutiste). L’opération échouera et il se constituera prisonnier.
Réhabilité en 1978, il avait été élevé en novembre 2011 au rang de Grand Croix de la Légion d’honneur par l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy
L’initiative de Robert Ménard a suscité samedi la réprobation du Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui ne cesse de mettre en garde contre la montée du Front national à l’approche d’élections locales prévues fin mars: « la nostalgie, et notamment la nostalgie de l’Algérie française, n’apportera rien de bon », a-t-il déclaré.