C’est l’actuel président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui assurera, à titre intérimaire, la succession d’Ahmed Ouyahia à la tête du Rassemblement national démocratique (RND). Cette décision prise en haut lieu sera officialisée à partir d’aujourd’hui, jeudi, à l’occasion de la tenue d’une session du conseil national du parti à la Mutualité de la Centrale syndicale de Zéralda.
Et dire que cette session était, à l’origine, ordinaire ! Elle devait se tenir initialement les 11 et 12 janvier, au même endroit.
Or, les événements ont connu une accélération brutale dès le début du mois avec la surprenante décision d’Ahmed Ouyahia qui annonçait son retrait du poste de secrétaire général du parti. Limogé le 3 septembre dernier, déjà, de son poste de Premier ministre, le désormais ex-secrétaire général du RND aura donc préféré éviter une résistance et une confrontation inutiles. Pourtant, Ouyahia avait fait face à un mouvement de contestation similaire, sinon beaucoup plus violent, au printemps 2002. L’hôtel le Mouflon d’or de Ben Aknoun avait été le théâtre d’affrontements physiques entre opposants et partisans d’Ouyahia au point où ce dernier dut être évacué in extremis par sa garde rapprochée. Les rapports de force étaient également tels, à cette époque-là, que les opposants d’Ouyahia, menés par Chérif Rahmani, prirent possession pendant plusieurs jours de l’imposant siège national du RND sis à Ben Aknoun, y compris le bureau du secrétaire général. Pour quelques jours, toutefois, puisque les vrais propriétaires du parti, les tenants du pouvoir, ne tarderont pas à réagir : une nouvelle session du conseil national, toujours à l’hôtel le Mouflon d’or mais dont l’accès était rigoureusement interdit à tous les opposants par un imposant dispositif des services de sécurité.
«A l’époque, Ouyahia était soutenu par les cercles du pouvoir. Ce n’est pas le cas durant l’épisode en cours qui est, au contraire, inspiré par ces mêmes cercles», nous révèle une source très bien informée. Et comme toujours, c’est Abdelkader Bensalah qui est appelé à la rescousse. Homme de confiance aussi bien de Bouteflika que de l’armée, c’est ainsi l’actuel président du Sénat qui a été chargé de chapeauter le parti à titre transitoire.

Ce sera lui qui préparera le prochain congrès du parti prévu pour le printemps prochain avec comme mission évidente d’y dégager une nouvelle direction tout acquise à l’option «quatrième mandat» que le pouvoir a déjà enclenchée en coulisses. L’on croit savoir, par ailleurs, que Bensalah convoquera une session extraordinaire du RND pour l’installation d’une commission nationale de préparation dudit congrès.
K. A.