RND,La réunion de la dernière chance

RND,La réunion de la dernière chance

Comme la commission de préparation du congrès, la réunion du bureau provisoire tenue hier est déterminante pour l’avenir du RND, le président du bureau technique, rejoint par Mme Nouria Hafsi, donc comptant désormais neuf membres, devra batailler dur pour aplanir un différend accablant relatif aux coordinateurs de wilaya indésirables.

C’est par eux que la crise, qui a gravement ébranlé le parti de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, «est arrivée», clament les redresseurs. La préoccupation principale des partisans de Yahia Guidoum est de trancher définitivement sur le cas des coordinateurs indésirables. D’autres préoccupations ne manqueront pas d’être signalées, selon un membre de ce bureau provisoire. Sortir de l’auberge serait une tâche ardue pour cette formation dont aucune des deux parties ne semble prête à faire une quelconque compromission. Dans le cas d’échec du bureau à trouver une solution au problème des coordinateurs, les redresseurs menacent de renouer avec la contestation. En fait, une vingtaine de coordinateurs est pointée du doigt par le mouvement de redressement. Autant dire que le parti se trouve sclérosé. La ligne de démarcation divisant le conseil national en deux a creusé également en profondeur au sein des organes et instances du parti, à l’image de la présentation locale (coordination de wilaya). Partisan de solution médiane, Abdelkader Bensalah, aura du mal à départager les deux parties antagonistes. Sur insistance des redresseurs, le bureau provisoire a été contraint de faire un travail d’évaluation sur les secrétaires de wilayas. Dans ce contexte, des rencontres avec les coordinateurs de wilayas du parti ont été tenues les 1, 2 et 3 févier 2013 au siège du RND à Ben Aknoun. Les redresseurs, de leur côté, «sont en train de faire leur propre évaluation sur ces coordinateurs», selon Mme Nouria Hafsi.



Il était question, notamment de définir les critères à même de faire passer la pilule de mise à l’écart de plusieurs coordinateurs. Le président du Conseil de la nation représente le président de la République au 12e Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui a eu lieu mercredi et jeudi au Caire. Par sa nature, le RND s’identifie au régime politique. Le fonctionnement de ses appareils sans aucune autonomie politique étant ce qu’ils sont, la contribution de ces partis désagrégés ou non à la consolidation démocratique est quasi-nulle, selon les politologues. Le RND, de l’avis même des membres du conseil national, «l’ex-direction du parti ne s’est pas conformée aux statuts et règlement intérieur». Ces litiges relatifs à la violation des statuts et du règlement intérieur dans les pratiques courantes dont l’hégémonie d’un groupe restreint en accaparant tous les leviers de commande du parti, a débouché sur des scissions et beaucoup de cadres et de militants ont migré vers d’autres partis de même nature. Ceux qui ont résisté au nomadisme politique devenu un sport national, n’auront d’autre choix que de créer un autre parti pour lequel ils vont assurer le leadership, un autre litige à l’origine de l’éclatement de plusieurs partis, selon les observateurs. Ces conflits sont rarement portés devant la justice. De ce fait, et autres, il n’est pas tout à fait écarté qu’à terme, la destruction, aussi bien du FLN, que du RND, deux partis autoproclamés «nationalistes», serait inexorable. «Environ 160 sur 307 membres du Conseil national ont rejoint le mouvement de redressement», a dévoilé un membre fondateur du parti.

Cinq sénateurs, dont un élu lors du dernier renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation, ont rejoint le parti de Amar Ghoul, le TAJ, selon l’ex-membre du conseil national du RND, Kamel Belkhiri. L’une des plus importantes revendications du mouvement de redressement demeure le changement ou plus explicitement l’élection de près d’une vingtaine de coordinateurs de wilayas avant la tenue des précongrès régionaux et le 5e congrès. Ce dernier rendez-vous devait être organisé trois mois après la démission du secrétaire général, conformément aux statuts du parti.