Le RND entame la campagne électorale pour les locales du 29 novembre dans un climat pour le moins délétère. Et pour cause, les adversaires d’Ahmed Ouyahia, le secrétaire général ont choisi ce moment précis pour se faire entendre.
Vendredi, ils ont tenu une réunion dans une résidence privée, faute d’avoir une salle publique. Cette réunion s’est soldée par la désignation de Yahia Guidoum, membre fondateur du parti et ancien ministre et ancien sénateur comme porte-parole des dissidents.
Connu pour son aversion à l’égard d’Ouyahia dont il n’a jamais supporté “l’arrogance”, Yahia Guidoum se retrouve donc à la tête d’un mouvement de redressement qui compte aussi d’autres membres fondateurs du parti comme Amar Zeghrar, ex-secrétaire général de la Présidence sous Zeroual, Bekhti Belaïd, Cherif Rahmani, Saïd Abadou. On parle aussi de l’ancien ministre de l’Education Boubaker Benbouzid.
Ces poids lourds du parti restés jusque-là en réserve viennent ainsi donner une autre dimension à la rébellion contre Ouyahia, lancée au début par l’ex-député Nouria Hafsi, l’ex-journaliste Ahmed Boubrik et le maire d’Alger Zitouni.
Comme en politique les hasards ne sont pas fortuits, il y a fort à parier que le montée au créneau des poids lourds du RND ne saurait être une action sans lendemain.
A en croire en effet les dissidents, qui ont rendu public samedi un communiqué, la dissidence contre la gestion d’Ouyahia doit monter en puissance dans les prochains jours. Une dissidence contre la personne d’Ouyahia, accusé d’utiliser l’appareil du parti pour asseoir son ambition présidentielle.
Les dissidents ont bien précisé dans leur communiqué qu’ils n’entendaient pas gêner les candidats du parti aux élections locales et encore moins présenter des candidats contre eux, les considérant comme des militants du RND.
Ahmed Ouyahia s’est muré dans un silence profond depuis son éviction de la chefferie du gouvernement. Il a chargé le vice-président du parti Mohamed Tahar Bouzeghoub, personnalité respectée pour éteindre le feu. Ce dernier, dans une récente sortie médiatique niait l’existence de la dissidence au sein du parti qu’il réduisait à “une différence de point de vue”.
Lundi le chef du RND animait un premier meeting de campagne à Chlef. Mais il n’a fait aucune allusion à la crise interne du parti. Une crise que nombre d’observateurs considèrent comme une machine de guerre contre lui, destinée à le disqualifier prématurément de la course à la présidentielle 2014.