La rentrée politique n’aura pas été sereine pour le Rassemblement national démocratique (RND). La maison RND connaît en effet des remous qui menacent de gagner en intensité les jours à venir.
Abdelkader Bensalah voit ses choix contestés par une nuée agissante de cadres du parti. Intronisé quasiment par défaut à la tête du parti, suite à l’infortune politique que connut son prédécesseur Ahmed Ouyahia, Abdelkader Bensalah, le secrétaire général du RND, aura manqué sinon d’autorité, de méthode.
A telle enseigne qu’il se voit contester sa façon de concevoir l’échafaudage de la représentation du parti au sein des deux assemblées parlementaires. En effet, de source proche du parti, la manière de faire de Bensalah, notamment son choix des profils pour cette représentation, fait des mécontents. Abdelkader Bensalah, qui a certainement cru pouvoir faire sa petite révolution organique tranquillement, est confronté à une montée au créneau de nombre de cadres du parti, plus particulièrement des ministres qui, croit-on savoir, se concertent en vue de gêner son entreprise.
Ce qui lui vaut cette levée de boucliers, c’est surtout sa décision de faire remplacer l’inamovible Miloud Chorfi à la tête du groupe parlementaire du parti. Un remplacement que le concerné mais aussi d’autres militants du RND ont interprété comme une disgrâce, d’autant plus qu’ils sont connus pour avoir été partisans d’Ahmed Ouyahia. La même réaction de contestation a également accompagné la décision de remplacement du chef de groupe parlementaire du parti au Sénat, Zidane Mohamed.
La grogne est aussi chez les parlementaires du parti qui n’agréent point la méthode Bensalah s’agissant du renouvellement des représentations au niveau des différentes commissions et structures du Parlement. Les parlementaires veulent des élections sur la base de listes libres, alors que l’instruction de Bensalah privilégie le vote sur une seule et commune liste. Selon toujours la même source proche du parti, Abdelkader Bensalah n’est nullement effrayé par ce remueménage.
Il ne compte pas corriger sa façon de faire, ni de revoir ses décisions. Ce qui risque de faire envenimer les choses à l’avenir. Surtout que des indiscrétions font état d’une action concertée des ministres et autres hauts cadres du parti, laquelle se matérialiserait par le boycott des réunions des structures dirigeantes du RND. Notre source infirme toute implication directe d’Ahmed Ouyahia, le ministre d’Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, dans cette guerre de tranchées livrée à Bensalah.
Cependant, l’affaiblissement de Bensalah pourrait lui être profitable, lui, dont la promotion politique ne pourra pas toujours se suffire de la seule magie du décret présidentiel. Le cas Belkhadem est, en la matière, assez instructif quant à la fragilité d’une position en l’absence d’un piédestal partisan. L’agitation qui couve au sein du RND est à scruter attentivement, tant elle pourrait renseigner sur quelques lourdes options politiques engageant l’avenir politique national.
S. A. I.