Les bourses des citoyens algériens risquent d’être sérieusement affectées dans les tout prochains jours, car la Fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes menace d’observer une grève nationale à partir du mois de février. Une chose qui, faut-il le dire, va sensiblement influer sur les prix de ces denrées alimentaires qui sont déjà inaccessibles pour la plupart de ces derniers.
Le président de cette Fédération, Mustapha Achour, qui s’exprimait hier, à Alger, lors d’une conférence de presse animée au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a dénoncé la mauvaise gestion des marchés de gros des fruits et légumes par les APC et les concessionnaires. Selon lui, les mandataires ne sont pas associés dans l’élaboration des cahiers des charges, alors que, a-t-il déploré, ce sont ces derniers qui payent les impôts et qui créent l’activité dans les marchés. «Il est inconcevable que les mandataires ne soient pas impliqués dans la gestion des marchés de gros de fruits et légumes», a-t-il fulminé. Par ailleurs, le conférencier a estimé que cette mauvaise gestion est à l’origine de la prolifération du marché parallèle et l’augmentation souvent «injustifiée» des prix des fruits et légumes. Pour étayer ses propos, l’orateur a fait savoir que les produits, qui sont parfois revendus plus de trois fois, ne sont pas facturés et ne sont soumis à aucun contrôle.
«Comment voulez-vous que les prix des fruits et légumes ne connaissent pas des augmentations au moment où le contrôle fait défaut et que les denrées sont revendues, maintes fois, au su et vu de tout le monde ?», s’est-il interrogé. Dans ce contexte, Mustapha Achour a réfuté l’idée selon laquelle les mandataires seraient à l’origine des augmentations que subissent les prix des fruits et légumes. «Les mandataires sont souvent accusés d’être à l’origine de ces augmentations des prix alors qu’en réalité, ce sont les gestionnaires agréés par les APC qui en sont derrière», a-t-il expliqué. C’est pourquoi, le même orateur estime que seule l’implication des mandataires et l’application d’un contrôle rigoureux sont susceptibles de mettre un terme à la spéculation.
D’autre part, le président de la fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes demande l’application des instructions ministérielles qui stipulent que les produits doivent être facturés et contrôlés de façon inopinée. Toujours dans le même ordre d’idées, Mustapha Achour a dénoncé aussi le diktat imposé par les gestionnaires des marchés qui violent les textes des cahiers des charges.
«Les droits d’entrée aux marchés et les frais de location des carreaux sont souvent fixés de manière illégale par les gestionnaires», dira à ce propos l’un des représentants des mandataires.
Par ailleurs, Mustapha Benhamou, le coordinateur de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes dans la wilaya de Blida a révélé qu’une enquête a été diligentée au niveau de cette circonscription pour enquêter sur les 18 et 24 milliards qui ont été injectés, respectivement, pour la réhabilitation des marchés de gros de Bougarra et de Boufarik.
En termes plus clairs, la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes revendique purement et simplement la satisfaction des revendications maintes fois soulevées aux autorités compétentes, notamment en ce qui concerne l’amélioration de la gestion des marchés à travers son implication dans cette opération et la facturation des produits afin, dit-on, de lutter contre l’informel et la «mafia» des marchés de gros. «Nous avons décidé de temporiser la grève afin de ne pas pénaliser les citoyens en ces jours d’hiver, mais si nos revendications ne seront pas satisfaites au cours de ce mois, nous allons passer à l’acte à partir du mois prochain», a averti Mustapha Achour.
Soufiane D.