Risquent de fermer faute de recettes publicitaires: la presse une décantation douloureuse

Risquent de fermer faute de recettes publicitaires:  la presse une décantation douloureuse

Le journal “Al Ahdath” vient de mettre la clé sous le paillasson. D’autres publications vivent, depuis plusieurs semaines, une situation de lente agonie, conséquence du rétrécissement drastique du marché de la publicité.

Le journal Al Ahdath, quotidien confectionné dans l’exiguïté des locaux qui lui ont été attribués à la maison de la presse Tahar-Djaout et   édité en langue arabe, a suspendu ses parutions depuis hier. Momentanément, ont précisé ses patrons, dans une note annonçant froidement la mise au chômage technique du personnel de l’entreprise.



D’autres publications périodiques, des quotidiens principalement, vivent, depuis plusieurs semaines, une situation de lente agonie, conséquence du rétrécissement drastique du marché de la publicité. Les recettes de l’Anep, qui dispose toujours du monopole de la répartition de la publicité institutionnelle, ont chuté, selon le ministre de la Communication, Hamid Grine.

Les annonceurs privés, de leur côté, ont revu à la baisse leurs budgets consacrés à la promotion de leur image et leurs produits. Il y a donc nécessairement un manque à capter en matière de manne publicitaire pour l’ensemble des journaux. “La réalité du marché de la publicité affecte négativement les équilibres financiers de la presse et menace même la survie de plusieurs titres”, reconnaît, sous le couvert de l’anonymat, un responsable au ministère de la Communication qui ne manque pas d’attester au passage que “certains titres, confrontés au reflux du marché de la publicité, ne paraissent déjà qu’épisodiquement”.

Symptômes d’une mort annoncée ou difficulté passagère ? Difficile d’y répondre, quand bien même un titre comme Al Ahdath aurait déjà goûté à l’amertume de la disparition des kiosques. En revanche, on ne peut traiter de cette problématique sans poser la question de savoir pourquoi l’amenuisement de la manne publicitaire affecte certains titres plus que d’autres.

L’observation, en attendant un vrai monitoring sur le terrain qui affinerait le tableau,  permet de noter que ce sont les titres dont les équilibres financiers étaient assurés par la publicité qu’ils captent depuis l’Anep qui sont les plus éprouvés. Or il se trouve que sur les 159 journaux légalement édités, la grosse portion vit, pour ne pas dire survit grâce uniquement aux insertions Anep, les recettes de leurs ventes couvrant, dans les meilleures des performances, tout juste les frais d’impression.

L’amenuisement de la manne publicitaire fait donc apparaître le travers du système de packing en vogue depuis plusieurs années et qui consistait à délivrer un agrément pour une publication assorti d’un plan de charge publicitaire. Plus communément, le système ainsi mis en place est assimilé à une mise sous perfusion qui bénéficie à des titres politiquement adoubés.

Comme la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a, l’Anep ne peut répartir, la concernant, que ce qu’elle perçoit comme encarts publicitaires. Les conséquences sont là : des titres qui ferment et des salariés, victimes directes, aussi, qui viennent grossir les rangs des chômeurs.

Une situation ne serait pas telle si l’intervention du pouvoir politique

ne s’était pas substituée au mécanisme de régulation du marché. Que faire ? Capter les aides publiques indirectes. Comment ? S’organiser pour éventuellement décaisser les aides publiques.