L’inquiétude de Paris fait suite à un renseignement fourni par un pays ami. Une source proche de l’Intérieur français a précisé que le renseignement a été transmis par l’Algérie.
Les services de renseignement français sont sur les dents. Ils sont à la recherche d’une femme terroriste, vraisemblablement d’origine algérienne, qui s’apprête à commettre un attentat kamikaze à Paris.
L’alerte a été relevée au niveau rouge en raison de la menace “réelle”, selon le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Une enquête est ouverte sur la possibilité d’un attentat suicide. Aucune précision, cependant, sur la personne ciblée par les recherches ni sur l’endroit possible de l’attentat. Certaines sources évoquent l’éventualité d’un attentat contre les transports.
Le responsable français a déclaré, hier, que “la menace est réelle, notre vigilance est renforcée”, en rappelant que le plan Vigipirate est activé au niveau rouge, considérant que “la menace est imminente”, selon une source des renseignements français cité par l’AFP.
Le chef du contre-espionnage français a été plus alarmant en évoquant “une menace terroriste majeure”.
L’inquiétude de Paris fait suite à un renseignement fourni par un pays ami avec lequel la France travaille très régulièrement, selon la source sécuritaire de l’AFP. Une source proche de l’Intérieur français a précisé que le renseignement a été transmis par l’Algérie.
La menace est prise très au sérieux par les autorités françaises, d’autant plus que Paris a, depuis quelque temps, été destinataire de messages clairs de la part de l’Aqmi, groupe terroriste très actif dans la région du Sahel. Les menaces se sont intensifiées et ciblaient le président français, Nicolas Sarkozy, dont la politique interne et les engagements militaires à l’étranger sont considérés comme un combat contre l’islam et les musulmans. “Vous avez manqué une occasion et ouvert la porte de l’horreur pour vous et votre pays”, avait ouvertement menacé l’Aqmi dans un message après le raid d’un commando français, avec l’armée mauritanienne, en juillet, contre un groupe de l’Aqmi dans le territoire malien. Le groupe terroriste a promis de venger les sept victimes et de porter le combat sur le territoire français.
Jeudi, sept employés d’Areva, dont cinq Français, ont été enlevés au Niger et seraient, selon des informations qui restent à vérifier, transférés au Mali par leurs ravisseurs. Mardi soir, la Tour Eiffel et la station de Saint-Michel, à Paris, ont été évacuées après des alertes à la bombe.
Par ailleurs, le recteur de la Mosquée de Paris fait l’objet d’une protection rapprochée. Il est évident que le religieux est menacé en raison de ses positions, notamment sur la question de la burqa dans les lieux publics, dont la loi d’interdiction a été adoptée le 14 septembre dernier.
S’il est, désormais, certain que l’auteur de l’attentat-suicide projeté est identifié comme étant une femme, on soupçonne la réactivation d’au moins deux réseaux
dormants, qui se sont renforcés par l’arrivée d’autres extrémistes en provenance du Pakistan et de l’Afghanistan.
Il est, cependant, à se demander
comment les services français ont perdu la trace des éléments de ces réseaux, sachant que le pays était sous le coup d’une menace même s’il a été épargné depuis 1995.
La France s’alarme, s’inquiète du risque d’un attentat, mais le gouvernement, sur un tout autre plan, peut souffler après les scandales en cascades, les réformes
et les lois qui ont augmenté sa cote d’impopularité.