Par Amine Bouali.

Carles Puyol, le célèbre footballeur du FC Barcelone, qui a participé, cette année, au processus de leur sélection, leur a adressé un petit message amical: « vous êtes le visage de votre pays et vous avez l’honneur de le représenter».
Rihab a saisi l’opportunité de partir, cet été, en Russie simplement, en surfant sur le Net. Elle a postulé sur le site de la FIFA et a été retenue. Elle a, déjà, eu l’occasion, par le passé, de participer, comme volontaire, à des événements culturels ou sportifs qui se sont déroulés à l’étranger.
Avant son départ pour Kazan, Rihab a bénéficié d’une formation express, via Internet, puis l’a ensuite complétée dans le Centre des auxiliaires volontaires, une fois arrivée sur place. Elle a été affectée au service de la billetterie du stade de Kazan. La ville russe de Kazan est la capitale de la République du Tatarstan et elle est située à 720 km à l’est de Moscou.
C’est un centre universitaire et industriel important et un des pôles musulmans de la Russie.
Quelques jours avant le début de la Coupe du monde, pourvue d’un visa spécial «humanitaire», Rihab a pris un vol d’Alitalia Alger-Saint Petersbourg puis, de là, un avion d’Areoflot vers Kazan. Elle a payé de sa poche ses billets d’avion mais, pour tout le reste, elle est prise en charge par le Comité d’organisation de la Coupe du monde, jusqu’au 12 juillet prochain, date de son retour, à Alger. Elle loge, comme tous les volontaires, à « Universiade village», la cité universitaire de Kazan. Elle peut prendre le bus, gratuitement, à travers la ville. Rihab est présente au stade six heures avant chaque match et elle termine sa mission, une heure après. Six matchs de la Coupe du monde sont programmés dans le stade de Kazan: 4 matchs du 1er tour (France-Australie, Iran-Espagne, Colombie-Pologne et Allemagne-Corée du Sud) un match des 8èmes de finale et 1 match des quarts de finale. Tout en sillonnant les tribunes du stade pour son travail, Rihab suit les différents matchs avec intérêt mais encourage «moins les équipes que les supporters». Et d’après elle, les supporters iraniens ont été les plus nombreux et les plus sympathiques.
A Kazan, elle a rencontré, aussi, des jeunes supporters algériens qui brandissaient fièrement la bannière nationale. «C’étaient, la plupart, des étudiants algériens qui poursuivent leurs études en Russie ainsi que des Algériens de France qui ont fait le déplacement». Vingt-quatre heures avant le début de la Coupe du monde, Rihab a fêté l’Aïd el-fitr dans un café du centre-ville de Kazan, avec une dizaine de ses amis auxiliaires volontaires comme elle, musulmans et non-musulmans, de diverses nationalités, des Anglais, des Canadiens, des Colombiens. Elle leur a offert des gâteaux (des baklaouas) qu’elle avait ramenés de Médéa dans ses bagages.
Rihab souhaite qu’en médiatisant son expérience de la Coupe du monde de football en Russie, elle pourra sensibiliser les jeunes Algériens à l’importance du volontariat et de la participation à des événements internationaux, pour acquérir un savoir-faire et être plus conscients et ouverts d’esprit.
«Si on veut que la société algérienne change, chacun doit commencer d’abord par changer lui-même» conclut-elle, sûre d’elle-même et de ses belles convictions.