Mohamed Salah

Brahimi admet l’existence d’un «blocage» dû à l’intransigeance des deux parties à camper sur leurs positions. La rue exigeant le départ du système en place et les tenants du pouvoir à l’ouverture d’un dialogue inclusif, allant jusqu’à choisir des représentants du «hirak» puisés parmi une société civile que personne n’a mandatés pour parlementer à sa place. Pour lui, les partisans du «partez tous» doivent s’asseoir à la table des négociations pour «commencer à parler» pour mettre en forme un programme pour l’avènement «d’une deuxième République». L’intervention radiophonique de Brahimi n’apporte strictement rien de nouveau à la situation si ce n’est son invitation aux leaders du mouvement au dialogue. Un appel qui témoigne de l’échec de l’initiative de Bedoui qui avait apparemment sous-estimé la réaction des Algériens face à de prétendus représentants cooptés par l’administration et vendus comme de véritables émissaires du «hirak».
Pendant ce temps, le RND et le FLN continuent à se replacer en fonction des nouvelles donnes nationales. Ouyahia, débarqué au profit de Bedoui, a déclaré dans une lettre adressée à son parti qu’il faut répondre dans les meilleurs délais aux aspirations du peuple. Fidèle à sa réputation, il a expliqué qu’il suffit de certaines concessions pour calmer l’élan de révolte populaire pacifique, n’oubliant pas de se référer au spectre du dérapage et de la violence. Comme solution, il propose, lui, un grand débat national dans lequel il compte jouer un rôle avec le RND. Du côté du FLN, on joue la survie même du parti en tant que structure partisane et on n’hésite plus à se démarquer publiquement de la direction politique actuelle.