Un métier important pour la bonne santé de notre société
Ce rendez-vous a été possible grâce à l’Association algérienne de la planification familiale qui a préféré marquer la Journée mondiale de la sage-femme en effaçant les frontières entre les patriciennes maghrébines pour un échange d’expérience grandeur nature…
Pari gagné pour l’Aapf! L’Association algérienne de la planification familiale a en effet réussi à rassembler, hier à l’hôtel Mercure d’Alger, les sages-femmes du Maghreb. Connue pour ses actions en faveur de la famille, des femmes et des enfants, cette association n’a pas voulu tomber dans les cérémonies protocolaires à l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme.
Elle a préféré marquer la fête, de cette frange très importante dans notre société, en lui organisant un congrès maghrébin. D’une pierre deux coups donc avec l’Aapf: elle les a honorées en programmant cet événement et en même temps elle a effacé les frontières qui séparaient les sages-femmes du Maghreb. «Plus de 250 sages-femmes maghrébines ont répondu à l’appel», s’est réjouie Madame Tarikt Zouina présidente du comité d’Alger, qui est l’une des premières sages-femmes du pays et dont plusieurs générations de sages-femmes sont passées sous sa coupe. «On a des sages-femmes venues de toutes les régions du pays, même de l’extrême Sud: Tamanrasset. Il y’a aussi des sages-femmes tunisiennes, marocaines et mauritaniennes. Les sages-femmes libyennes n’ont malheureusement pas pu venir à cause de la situation sécuritaire qui prévaut en Libye», a-t-elle souligné avec fierté, avant d’exprimer sa joie par rapport à la concrétisation de ce rendez-vous qui, estime-t-elle, n’est pas seulement celui des sages-femmes mais de toute la population du Maghreb au vu de l’importance de ce métier pour la bonne santé de la société. Cette diversité maghrébine aura donc permis de voir de riches échanges et d’intenses débats sur la santé de la mère et de l’enfant. Le programme concocté par les organisateurs et la «grinta» des intervenants et des participants ont également joué un rôle dans la réussite de ce congrès. Il faut dire que tous les sujets qui traitent de la mère et l’enfant étaient au menu. Ils ont été admirablement abordés par les intervenants. On cite entre autres le Dr Chaoui qui a abordé le dépistage du cancer du col de l’utérus. Le Dr Sahri a quant à lui fait une très remarquée communication sur le rôle de la sage-femme dans le suivi d’une grossesse sans risques. Alors, que dire de l’intervention du Pr Zeggane sur les limites des césariennes, phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur chez nous. D’ailleurs, selon sa propre expérience au CHU Nefissa-Hamoud d’Hussein Dey (ex-Parnet), le Pr Zeggane révèle qu’une patiente sur deux recourt désormais à la césarienne pour donner naissance à son enfant. «Sans qu’elles soient conscientes du danger», regrettent-elles en appelant à une modération de ce genre de pratique chirurgicale pour donner la vie à un enfant. Les invités maghrébins étaient aussi à l’honneur en réservant une communication à chaque pays étranger participant, afin de permettre un plus grand échange d’expériences. Ce sont les Tunisiennes qui ont ouvert le bal avec une communication sur le rôle de la sage-femme en salle de naissance et l’expérience tunisienne dans le domaine.
Les Mauritaniennes ont suivi avec comme thème la mortalité maternelle et infantile dans leur pays. Et ce sont les Marocaines qui ont clôturé la partie étrangère avec l’expérience marocaine dans la contraception. Les nouveautés et les avancées dans le domaine de l’obstétrique n’ont pas été omises. L’implant: méthode moderne dans la contraception a été présenté par le Dr Lakhdara. Alors que le Dr Sadi a présenté le concept des 1000 premiers jours de la vie pour une bonne santé future. Les débats et les interventions des participants ont eux permis de traiter un éventail de sujets plus large. Malgré la chaleur suffocante, la longue journée de travaux qu’ils venaient d’animer, intervenants, participants et organisateurs ne voulaientt pas clore les débats tellement ceux-ci étaient riches et intéressants.
Ils ont quand même été obligés de le faire mais avec un long prolongement du programme prévu. Tout cela dans une ambiance bon enfant avec un cachet très maghrébin… «Une grande victoire pour la santé publique», a tenu à conclure le Dr Benachenou, modérateur de la journée, qui a admirablement tenu les débats…