à Tizi Ouzou plusieurs activités étaient au programme de la direction de la culture, de la wilaya et du mouvement syndical
Alors que des entreprises recourent à la main-d’oeuvre étrangère, chinoise, africaine et turque, faute d’ouvriers locaux, les chiffres du chômage restent toujours élevés.
Vendredi dernier, la wilaya de Tizi Ouzou a célébré la Journée internationale du travail dans une ambiance bon enfant. Plusieurs activités étaient au programme de la direction de la culture, de la wilaya et du mouvement syndical. C’était une occasion pour rappeler les efforts consentis par les pouvoirs publics pour booster l’emploi. Mais la fête ne doit pas occulter le taux de chômage, la précarité des emplois créés, le travail au noir qui sévit dans beaucoup de secteurs et surtout les universitaires chômeurs.
En effet, la ville de Tizi Ouzou a abrité hier matin, un marathon organisé par la direction de la jeunesse et des sports. La manifestation organisée en collaboration avec l’Ugta a été baptisée «Marathon Aïssat Idir» du nom du créateur de la première cellule de l’Union générale des travailleurs algériens. Plusieurs personnalités ont pris part à la cérémonie de remise des prix à l’issue de la course qui a débuté à 11h au niveau du stade du 1er-Novembre. Pour la même occasion, une gerbe de fleurs a été déposée à Oued Aïssi dans la matinée au niveau de la stèle érigée en l’honneur de cet homme originaire de la wilaya de Tizi Ouzou.
Cependant, la fête ne doit pas occulter les chiffres du chômage qui sévit essentiellement au sein de la frange juvénile. De prime abord, l’observateur devient plutôt pessimiste en constatant que les pouvoirs publics, leurs sites officiels et leurs revues, sont restés à l’ère soviétique avec des chiffres insensés sur les emplois créés et autres trompe-l’oeil. Le véritable travail commencera le jour où ces derniers acceptent de regarder la réalité en face. En effet, dans les chiffres, les différents dispositifs d’aide à l’insertion professionnels s’accaparent la part du lion dans les statistiques sur la lutte contre le chômage. Le pré-emploi absorbe, à lui seul, toute la demande, mais sur le terrain, une autre réalité est en vigueur avec les manifestations de colère des bénéficiaires de ces emplois précaires.
Les sit-in et les marches n’ont pas cessé de rappeler la précarité de ces solutions.
D’ailleurs, pour s’en convaincre, la direction de l’action sociale est le principal acteur dans le secteur de l’emploi alors que c’est logiquement le secteur économique qui devrait être aux premières lignes. La fête ne doit également pas occulter que dans la wilaya de Tizi-Ouzou, beaucoup d’entreprises du bâtiment ne déclarent pas les ouvriers. Des milliers exercent sans assurances dans des chantiers où les premières conditions de sécurité les plus élémentaires sont inexistantes.
Enfin, la fête ne devrait pas occulter la difficulté à gérer le secteur de l’emploi. Alors que des entreprises recourent à la main-d’oeuvre étrangère, chinoise, africaine et turque, faute d’ouvriers locaux, les chiffres du chômage restent toujours élevés malgré les efforts consentis, surtout en argent, par les pouvoirs publics.
Enfin, la Fête internationale du travail célébrée hier était l’occasion de mettre en évidence l’effort colossal consenti par l’Etat dans la résorption du chômage en mettant à la disposition des jeunes, des dispositifs que les pays les plus développés nous envient. Des dispositifs d’accompagnement financier et en maîtrise pour le montage des PME jamais vu dans le monde.
D’aucuns estiment aujourd’hui, que la réussite de cette politique est l’équivalent d’un véritable plan Marshall pour la jeunesse mais son échec sera dramatique pour l’avenir du pays car avec autant d’argent mobilisé pour un seul secteur, beaucoup de pays ont réussi à rééquilibrer leur économie.