Chimère – Hassi Messaoud n’est ni l’eldorado ni la terre promise. C’est la galère. Une illusion. C’est comme la vie clandestine en Europe. Un exil sans fin.
C’est une commune riche, peut-être la plus riche en Afrique, une agglomération, certainement la seule en Algérie, à accueillir des citoyens de toutes les wilayas du pays. On y trouve aussi plus de 100 nationalités qui viennent y travailler.
C’est une ville qui nourrit tout un pays, de par sa richesse en pétrole et sa capacité d’approvisionner une bonne partie des exportations algériennes en hydrocarbures. D’ailleurs, son champ pétrolier et gazier, est parmi les plus importants en Afrique.
Elle abrite le plus grand nombre de firmes étrangères en Algérie,voire en Afrique, spécialisées principalement dans le domaine pétrolier, entre autres, Alibertan, Schlumberger, Total, BP qui sont des firmes de renommée internationale, en plus de Sonatrach bien évidemment. On parle de pas moins de… 1000 sociétés en activité dans cette zone. D’aucuns l’assimilent à un Etat dans un Etat. Sinon comment expliquer que cette zone soit interdite même aux Algériens dont l’accès est soumis à autorisation et autres laissez-passer ? A ne pas oublier un détail de taille : c’est ici que sont certainement perçus les plus gros salaires en Algérie : un million cinq cent mille dinars, soit 150 millions de centimes par mois, est le salaire d’un ingénieur exerçant dans certaines firmes. Ahurissant.
Tous ces privilèges font de Hassi Messaoud, la capitale de l’or noir algérien, voire africain et une daïra relevant de la wilaya de Ouargla, distante de quelque mille kilomètres d’Alger, une attraction qui attise toutes les convoitises. Les Algériens, sans exception aucune, voient en cette ville le fleuron du travail et de l’emploi. Se rendre à Hassi Messaoud, en ces temps de disette et de chômage est synonyme d’un avenir radieux pour certains. Du nord, on la perçoit comme la capitale du travail et de l’aisance. La porte de l’avenir, l’eldorado rêvé. En effet, les Nordistes perçoivent Hassi Messaoud pas seulement comme un ultime recours, mais aussi la voie et la clé de la réussite financière. La réalité est tout autre. Hassi Messaoud n’est pas l’eldorado, ni la terre promise.
C’est la galère. Une illusion. C’est comme la vie clandestine en Europe. Un exil sans fin. A Hassi Messaoud, à l’exception de quelques chanceux qui ont dérogé à la règle et qui ont réussi, c’est le choc de la désillusion et du réveil brutal pour beaucoup. Ni travail digne de ce nom ni vie décente…que des promesses et des attentes qui s’éternisent. La capitale africaine de l’or noir devient une désillusion pour les Algériens en dépit des avantages précieux qu’elle recèle.
K.B.