Dans le cadre d’une stratégie élaborée par la représentation commerciale tunisienne à Alger qui consiste à identifier les secteurs porteurs et les régions importantes en vue d’éventuels partenariats, Constantine a été choisi grâce à son pole pharmaceutique par excellence. Riadh Bezzarga, Directeur de la représentation commerciale tunisienne à Alger qui a conduit la délégation tunisienne, a insisté pour dire, Dans cette interview, parue dans les colonnes de L’Éco (N°104 / du 16 au 31 janvier 2014), que la mission commerciale tunisienne à Alger, «Tunisia Export Alger», ambitionne de multiplier au moins par deux le nombre de PME tunisiennes qui activent en Algérie.
L’Eco : Quel est le volume actuel des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Algérie ?
Riadh Bezzarga : Les échanges entre les deux pays se situent autour d’un milliard d’euros. Les exportations tunisiennes vers l’Algérie ont connu une évolution de 15,5 millions d’euros en 2013 pour se stabiliser à 368 millions d’euros. Les exportations algériennes vers la Tunisie ont connu également une évolution de 182 millions d’euros pour se stabiliser à 896 millions d’euros en 2013. L’importation des matériaux de construction représente 448 millions de dollars.
Quels sont les principaux produits échangés entre les deux pays ?
Les principales exportations tunisiennes vers l’Algérie sont des industries mécaniques et électriques, matériaux de construction, produits pharmaceutiques, produits alimentaires. Pour les produits pharmaceutiques, ils ont une valeur de 8,5 millions euros dont 7,3 millions euros pour les médicaments. Quant à l’essentiel des exportations algériennes vers la Tunisie, elles représentent les produits énergétiques et matières premières à hauteur de 97%. Il y a 200 PME représentant un montant d’investissement de 200 millions d’euros. Ces investissements représentent les services, les TIC, BTP, finance, études et conseils, ingénierie, industries IME (électroménager, camions et bus, sidérurgie, pi-ces électriques, textile, habillement et agroalimentaire.
Vous avez identifié Constantine comme pole pharmaceutique par excellence, qu’attendez-vous de ces rencontres avec les opérateurs constantinois ?
Nous avons des perspectives d’investissement en Algérie relatifs, notamment dans le secteur pharmaceutique, c’est pour cela que nous avons contacté, par le biais de la chambre de commerce Rhumel, quelque 150 opérateurs constantinois pour entrer en contact direct avec les membres de la délégation tunisienne constituée principalement des opérateurs en industrie pharmaceutique. Il est à savoir que la Tunisie compte 56 laboratoires pharmaceutiques dont 28 qui produisent les médicaments à usage humain, 6 à usage vétérinaires et 22 produisent des dispositifs médicaux. La production locale couvre 65% du marché tunisien.
Qu’en est-il du secteur cosmétique ?
La part des produits cosmétiques fabriqués représente 2% des exportations du secteur chimique. Le secteur comprend 83 sociétés répartis en plusieurs segments d’activités dont 10 totalement exportatrices. Les exportations de la Tunisie, en 2013, de parfums, produits cosmétiques et huiles essentielles ont représenté plus de 50 millions d’euros.
Quels sont alors les créneaux porteurs pour l’investissement dans l’industrie pharmaceutique en Tunisie ?
Au regard des potentialités du marché mondial et des atouts de la Tunisie, l’industrie de santé enveloppant l’industrie paramédicale, l’industrie pharmaceutique, les services de santé ,la télémédecine, les biotechnologie et les activités R&D seront le moteur de la croissance de la prochaine décennie et renforceront le positionnement de la Tunisie dans les secteurs de l’économie du savoir et parmi les créneaux innovateurs liés à l’industrie, figurent la production de médicaments génériques, de vaccins, les arômes, les produits paramédicaux, les articles de conditionnement , la verrerie pharmaceutique et l’externalisation des activités de recherche et développement.
Et pour les perspectives d’investissement en Algérie ?
Nous avons plusieurs pistes qui concernent notamment les produits et les services. Pour les produits, ils concernent les composants et pièces auto, la pisciculture, l’agroalimentaire (conserve de fruits et légumes, pâtisserie et sucreries notamment), habillement, matériaux de construction (articles sanitaires, meubles de cuisines…), emballage, produits parapharmaceutiques et produits de l’artisanat. Pour ce qui est des services, les perspectives vont pour investir dans les produits financiers (leasing, logiciels, conseil financier et fiscal), études et conseil économiques et technique, formation, marketing, restauration, tourisme, restauration des bâtiments, distribution (boutiques spécialisées), superettes, supermarchés et santé (laboratoires d’analyse, centre de rééducation physique pour les malades et sportifs).
Un dernier mot…
Je tiens à vous informer sur la tenue d’une rencontre prévue en 2015 à Constantine pour encourager le partenariat dans l’éducation et l’enseignement supérieur avec des écoles et des universités privés tunisiens pour un éventuel partenariat en Algérie.
M.E.H