Le marché algérien des pièces de rechange pour véhicules continue de peser lourd dans la balance commerciale. En 2025, l’Algérie a importé pour 1,611 milliard de dollars de pièces, selon les chiffres communiqués par le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig.
Le ministre a dévoilé ces données dans une réponse écrite adressée au député Ali Kessal, qui avait interpellé le gouvernement par une question écrite le 29 septembre dernier.
Mais derrière cette hausse des montants se dessine aussi un encadrement plus strict des opérations. Visant à assainir le secteur et à garantir la disponibilité des produits essentiels sans dérives commerciales.
Importations des pièces auto en hausse : plus de 2 300 entreprises concernées en 2025
Au cours de l’année 2025, 2 369 entreprises ont bénéficié d’autorisations pour importer des pièces de rechange automobiles. Le ministère du Commerce extérieur a délivré 1 372 documents de domiciliation bancaire pour le premier semestre, représentant 806 millions de dollars au profit de 1 129 opérateurs économiques. Le second semestre affiche un montant équivalent, réparti entre 1 240 entreprises.
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Le secteur des pièces pour motos a, lui aussi, connu une activité notable, avec 96 entreprises ayant obtenu des financements à hauteur de 17,7 millions de dollars. Ces chiffres traduisent, selon Kamel Rezig, une hausse marquée des volumes et des montants par rapport à l’année précédente. Témoignant des efforts déployés pour garantir la continuité de l’activité économique et répondre à la demande nationale.
Importation de pièces de rechange : une évolution soutenue sur quatre ans
L’évolution des chiffres d’importation illustre une progression constante :
- 2022 : 872 entreprises, 657,21 millions de dollars.
- 2023 : 1 304 entreprises, 1,587 milliard de dollars.
- 2024 : 1 357 entreprises, 1,2 milliard de dollars.
- 2025 : 2 369 entreprises, 1,611 milliard de dollars.
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Cette montée en puissance révèle à la fois la demande croissante du marché algérien. Et la volonté de l’État d’assurer un approvisionnement régulier. Notamment dans un contexte de relance industrielle et de reprise des activités automobiles.
Contrôles renforcés et sanctions contre les manquements
La hausse des importations s’accompagne d’un suivi plus rigoureux des opérations commerciales. Le ministère du Commerce extérieur, en coordination avec les Douanes, le ministère du Commerce intérieur et l’Association des banques et établissements financiers (Abef), a instauré un contrôle systématique visant à vérifier la correspondance entre les domiciliations bancaires et l’entrée effective des marchandises sur le territoire national.
« Des mesures légales et réglementaires appropriées ont été prises à l’encontre de certains opérateurs », a précisé le ministre. Évoquant les cas où des entreprises n’ont pas respecté les conditions de domiciliation bancaire ni les clauses d’exécution des contrats. Ces irrégularités ont été détectées durant le premier semestre 2025, et ont conduit à l’application de sanctions administratives.
Automobile : l’État veut stabiliser le marché et préserver la transparence
Pour le ministre Kamel Rezig, la stratégie reste claire, maintenir la stabilité du marché national tout en préservant la transparence des opérations commerciales. L’objectif est d’éviter les pénuries et de garantir la disponibilité de produits essentiels au fonctionnement des entreprises comme à la mobilité des citoyens.
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« Le ministère poursuivra ses efforts pour assurer l’approvisionnement régulier du marché national en produits importés, notamment les pièces détachées, afin de soutenir l’activité économique », a conclu le ministre dans sa réponse écrite au député Ali Kessal, datée du 29 septembre dernier.
