Rezag Bara: « Bouteflika est parti du principe qu’il n’ y a ni vainqueur, ni vaincu dans la tragédie nationale »

Rezag Bara: « Bouteflika est parti du principe qu’il n’ y a ni vainqueur, ni vaincu dans la tragédie nationale »
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Au lendemain du message du président Bouteflika exhortant les algériens à préserver le bien communs à tous qu’est la réconciliation nationale, son conseiller Kamal Rezag Bara est passé ce matin à la radio pour faire une explication de texte.

L’intervention de Razag Bara, d’une densité majeure recadre bien des choses par rapport à la « Tragédie nationale », la genèse de la « Charte Pour la paix et la réconciliation et la philosophie qui lui est sous-jacente. Razag Bara a expliqué que le président Bouteflika a proposé son projet en partant du principe que lors de la terrible « Tragédie nationale », il n’y a ni vainqueur, ni vaincu, dès lors qu’il s’agit d’un même peuple. Du coup il récuse l’appellation de « guerre civile » quand bien même il admet « une profonde antagonisation » des algériens.

« La seule voie politique possible c’était un équilibre entre les uns et les autres qui permet à l’Algérie de rester unie, de ne pas permettre l’internationalisation du conflit comme l’ont voulu certains et de ne pas raisonner avec la problématique vainqueur/vaincu », explique le conseiller du président. « Voilà le fondement qui a fait que le président de la République est intervenu pour dire que +mon objectif était de ramener la paix et la voie à suivre est la paix et la réconciliation nationale, et les outils se sont mis par la charte+ », va-t-il ajouté.

Des chiffres erronés

LG Algérie

Le conseiller du président Bouteflika a évoqué pour la première fois les chiffres de cette tragédie. Suprise : les 200.000 ou 300.000 victimes, des chiffres avancés par certains partis politiques, relayés par des organisations internationales, sont erronés, et « catégoriquement ces chiffres fantaisistes » « Les (vrais) chiffres sont à la disposition de la Commission nationale de mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, présidée par le Premier ministre (…), je pense qu’il faut attendre le rapport global de cette commission », a-t-il recommandé.

Au sujet du niet apporté par le président Bouteflika, Rezag Bara explique qu’il s’agit là d’ « une décision souveraine du peuple algérien ». Cette charte stipule « très explicitement que le peuple algérien affirme son droit de se protéger de toute répétition de telle dérive et décide souverainement d’interdire aux responsables de cette instrumentalisation de la religion toute possibilité d’une activité politique, et sous quelque couverture politique que ce soit », a-t-il expliqué.

Enfin Bara confirmera une information déjà rapportée dans la presse, à savoir l’inscription de la reconciliation nationale dans la future constitution que le président Bouteflika soumettra aux algériens. Probablement dans le préambule dans lequel sont généralement réaffirmés les fondements identitaires historiques de la nation algérienne.