Younès Grar poursuit de faire son plaidoyer pour le passage du pays à l’ère numérique au risque, selon lui, de «rester en marge».
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Une «révolution numérique», comme la qualifie le spécialiste du domaine et ancien conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), pour qui «on ne peut pas gérer en 2018 avec les mentalités des années 70 du siècle dernier». S’exprimant, hier, dans le cadre d’une conférence thématique consacrée aux technologies de l’information et de la communication, organisée par le groupe des 15+4 prônant la continuité, Grar affirme que l’Algérie «réunit toutes les conditions» pour s’engager sur la voie de cette révolution électronique, avec sa jeunesse, ses compétences et une société qui a vite «adopté» ces nouvelles technologies de la communication et de l’information et ce, a contrario de ce que croient bien de responsables. Et de partager avec la maigre assistance, la «prédiction» contrariée d’un haut responsable du secteur qui prévoyait 3 millions d’abonnés à la 3 G en cinq ans puisque en six mois seulement, le nombre de ces abonnés a dépassé les 8 millions. «L’Algérie, c’est 22 millions de comptes sur Facebook. D’où, selon lui, l’urgence de développer davantage de services électroniques», estimant que la révolution Etats-Unis est «loin d’être étonnante» où trois sites ont engrangé à eux seuls un chiffre d’affaires de 1 000 milliards de dollars.
En Chine, pays qui voulait à tout prix rattraper le retard accusé face au pays de l’Oncle Sam, toute une ville est dédiée à l’industrie électronique.
Regrettant que les déclarations des officiels concernant le développement des TIC ne dépassent pas le stade d’effets d’annonce, Grar cite le cas du Rwanda, ce pays africain pauvre et ravagé par une terrible guerre civile, qui a adopté, en 2008, une stratégie numérique étalée sur 5 ans qui annonce la gratuité de l’internet dans bien d’espaces publics (métro, tramway, bus,…) pour l’année prochaine.
A relever que cette conférence thématique s’est déroulée devant une assistance insignifiante constituée presque exclusivement de journalistes venus couvrir l’activité. Le chargé de la communication du PRA, dont le siège national a abrité l’événement, n’a pas trouvé d’explication à cette absence de «militants» et de «cadres» du parti mais aussi celle de ceux des autres partis membres du groupe des 15+4.
A l’exception de celle du secrétaire général de l’ANR, qui assure la coordination dudit groupe prônant la continuité, arrivé bien après l’entame de la rencontre.
M. K.