Une année, déjà, s’est écoulée depuis la révolte dans plusieurs contrées et quartier des villes les plus importantes du pays, Bab el Oued, Bou-Ismail, Kouba, à Alger, Oran et Constantine aussi et à Bordj-Menaiel dans la wilaya de Boumerdès. Quelques semaines avant, c’était à Ghardaïa. Les raisons de «la colère» des citoyens étaient multiples. Certains avancent et défendent leurs arguments en rapport avec l’augmentation du prix du sucre et de l’huile.
Entrée en vigueur du règlement par chèque
L’imposition de documents et du chèque qui est une mesure gouvernementale est liée à l’usage des chèques pour les paiements au-dessus de 500 000 DA, aux grossistes à la veille des émeutes. Pour rappel, les émeutes en Algérie ont coïncidé avec la fuite de l’ex-chef d’Etat tunisien suite à l’immolation de Bouazizi. En Algérie, un jeune manifestant a perdu la vie par balle à M’sila, à environ 200 km au sud-est d’Alger alors que sont blessés 03 policiers. En parallèle, trois policiers ont également été blessés, alors que l’agence postale de la cité des 1 000 logements a été saccagée. Des groupes de jeunes issus du bidonville de Tabeg El Kalb (Bouira) ont fermé l’artère principale du quartier. Des policiers ont été également blessés lors des affrontements entre les émeutiers et les forces de l’ordre à Biskra. Le branle-bas de combat dans les institutions de l’Etat, notamment à l’APN a pris le relais. Une commission d’enquête est mise sur pied. Elle est présidée par un parlementaire d’obédience FLN. Il s’agit du Dr Kamel Rezgui, sorti de l’anonymat suite à la succession des évènements qui se sont distingués par des confrontations avec les agents de l’ordre qui ont tenté de réprimer les manifestants. A juste titre, la commission Rezgui a été qualifiée de commission «taâ z’ite oua souker» qui veut dire «l’huile et sucre». Kamel Rezgui était chargé de faire toute la lumière sur cette crise. Les tenants et les aboutissants de cette révolte citoyenne ont vu mourir ds jeunes . Certaines parties ont avancé l’argument du pouvoir d’achat en perpétuelle régression, augmentation des produits de première nécessité, manque de logements, chômage, promiscuité dans les habitations, notamment dans ce qu’on appelle «les bidonvilles».
Toutefois, l’enquête parlementaire a ciblé, seulement, une des raisons citées précédemment, à savoir la hausse des produits de base dont le sucre et l’huile. Selon les propos recueillis auprès du Docteur Rezgui, «la commission est ouverte à tous les partis». «Ceux qui ont voulu participer nous ont rejoint sauf le PT qui a regretté plus tard de ne pas l’avoir fait. Ont pris part à l’enquête le FLN, RND, MSP et le groupe parlementaire de indépendants, notamment», souligne le président de cette commission. «L’enquête a duré 6 mois durant lesquels nous avons entendu tous les intervenants du secteur de l’alimentaire», ajoute le député du FLN précisant l’audition des ministres, du P-DG des Douanes, le premier responsable de l’OAIC, les importateurs et producteurs de lait, le premier responsable de la chambre de commerce… Orientant ses recherches sur les produits alimentaires, la commission a mis en exergue dans son rapport que «Cevital détient à lui seul 74% des parts de marché pour l’huile et près de 68% pour le sucre». Une année après ces événements douloureux, le pays se prépare à vivre une autre phase cruciale avec la fin de cette législature pour céder, bientôt, la place à une autre.
Sid Ahmed Mahmoud