Une coopération gagnant-gagnant vaut toutes les concessions
Cette possibilité a été évoquée par le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani, lors du point de presse qu’il a co-animé hier, avec Jean-Pierre Raffarin.
La nouvelle fera frémir les entreprises étrangères surtout les PME qui se disent bloquées par la loi des 49-51%. Cette contrainte majeure sera levée sous peu à en croire le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement Chérif Rahmani, même s’il n’a pas affirmé explicitement que ce verrou allait sauter.
«Dans les prochains jours, nous allons mettre à plat toutes les questions des investissements et nous allons répondre à toutes les préoccupations de nos partenaires sans dogmes et sans ambages», a déclaré Chérif Rahmani, interpellé sur cette loi qui bloque la venue des PME étrangères en Algérie, alors qu’il animait un point de presse conjoint avec l’émissaire français, Jean-Pierre Raffarin. M.Rahmani a également précisé que «le dossier sur le redressement industriel est finalisé». Intervenant sur ce sujet lors du même point de presse, M.Raffarin s’est contenté d’une réponse strictement diplomatique. «Je lance un appel aux PME françaises à venir investir en Algérie tout en respectant les lois en vigueur».
Très optimiste, M.Rahmani a affirmé que les relations algéro-françaises sont arrivées à un tournant historique, et que plusieurs raisons objectives incitent les deux pays à regarder vers l’avenir. Il a fait état de la proximité géographique, des liens historiques et de la complicité qui existe entre les deux pays. Depuis 2009, les entreprises étrangères, voulant investir en Algérie, ne peuvent le faire qu’en association à hauteur de 49% d’actions avec un Algérien pour les 51% parts d’actions restantes.
En cas de cession des parts par la partie algérienne et si le repreneur n’est pas Algérien, l’Etat fait jouer son droit de préemption pour acquérir la ou les parts cédées. Echaudés par des dérapages précédents de la part d’entreprises étrangères, le gouvernement visait, à travers cette loi à garantir la souveraineté économique du pays. Or, au fil des années, elle s’est avérée être un réel blocage pour l’investissement plus spécifiquement pour le cas des PME.
D’autres dossiers d’envergure ont été au centre des discussions entamées par Chérif Rahmani et l’envoyé spécial du président Hollande, M.Raffarin en visite de trois jours à Alger depuis hier. L’Algérie et la France sont parvenues à baliser le terrain sur les grands dossiers économiques en discussion depuis plus deux ans, a annoncé, à Alger, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani dans son allocution faite à l’issue des entretiens qu’il a eus avec l’envoyé spécial du président François Hollande.
«Nous avons évacué tout ce qui est toxique et enlevé tout ce qui est obstacle et nous avons cerné la solution, nous avons beaucoup progressé» sur les grands dossiers économiques en discussion, a déclaré M.Rahmani.
Pour les dossiers lourds, en l’occurrence les projets des usines Renault et du vapocraquage d’éthane Total, «les choses avancent, bien, même si parfois nous ne communiquons pas les détails», a affirmé Chérif Rahmani qui a dit laisser le soin aux chefs d’Etat des deux pays d’annoncer l’aboutissement des négociations lors de leur rencontre de décembre, à Alger.
La même obligation de réserve a été observée par le chargé du suivi des investissements français en Algérie: «La visite du président François Hollande, en décembre prochain à Alger, m’oblige à observer une certaine réserve sur certaines conclusions des projets. Ce n’est pas à moi de prendre la parole sur certains projets stratégiques, c’est la responsabilité des deux chefs d’État», a indiqué M.Raffarin, en précisant que les projets des usines Renault et Total (vapocraquage) en Algérie avancent bien, même s’ils ne sont pas totalement finalisés.
Cette visite a permis aux deux pays d’avancer sur plusieurs dossiers de partenariat, alors que les négociations se poursuivent sur deux projets lourds: l’installation d’une usine Renault et la construction d’un complexe de vapocraquage d’éthane entre le français Total et le groupe pétrolier Sonatrach.
Les deux pays sont déjà parvenus à concrétiser sur le terrain deux projets dans la fabrication de verre entre Saint-Gobain et le groupe algérien Alver et dans les assurances entre l’assureur français AXA et la BEA et le Fonds national de l’investissement (FNI). S’y ajoute un autre projet dans la fabrication des médicaments par le laboratoire français Sanofi Aventis. Au total, une vingtaine d’accords a été conclue entre des entreprises algériennes et françaises depuis la tenue, en mai 2011, du Forum de partenariat économique algéro-français.