Révision des lois sur les partis et les élections, Les politiques s’agitent

Révision des lois sur les partis et les élections, Les politiques s’agitent

A l’annonce de la révision des lois sur les partis et les élections, les partis politiques n’ont pas tardé à soumettre des avis pour les uns, et des propositions pour les autres.

Alors que le FNA se démarque de tous en déclarant que le problème en Algérie ne réside pas dans les lois, le PLJ est outré par l’invite des pouvoirs publics aux nouveaux partis à faire preuve de plus de patience pour l’obtention de leur agrément.



En réaction à l’annonce du président de la République sur la révision de la loi électorale et de la loi sur les partis, ces derniers, qui sont directement intéressés par ces deux initiatives réformatrices, n’ont pas tardé à s’activer dans la perspective du façonnage de ces deux projets de loi, tout en proposant des suggestions et des instructions qui doivent tracer les contours de ces nouveaux textes.

Questionné sur les idées que proposera son parti pour la conception de ces deux textes de loi, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, indiquera que «le moment n’est pas propice pour annoncer nos suggestions. Ce n’est qu’une fois le débat ouvert que nous apporterons nos avis sur les nouvelles moutures de ces textes de loi.

À cette enseigne, il y a lieu de signaler que notre parti est prêt à participer aux grands chantiers pour la révision de la loi sur les partis et la loi électorale. Quant à notre conception de ces nouvelles lois, nous la donnerons au moment opportun».

Néanmoins, notre interlocuteur précisera que «le RND veillera à ce que la nouvelle loi électorale vienne renforcer la surveillance des scrutins pour que la transparence caractérise le plus les élections». Concernant la nouvelle loi sur les partis, notre interlocuteur concédera simplement que «le RND soutient toute initiative en faveur de l’Etat et de la démocratie».

Le secrétaire général du parti El Islah, Djamel Benabdeslam, n’est pas allé par quatre chemins pour éclairer les contours essentiels qui doivent cerner la nouvelle loi électorale, et qui se posent, selon son parti dans «la mise en place de mécanismes de garantie sur les modes de scrutin pour éviter toute fraude électorale, en opérant des changements qui commenceront par écarter l’administration de l’organisation des élections,en maîtrisant les techniques de fraude qui se répètent à chaque rendez-vous électoral, à l’exemple de l’utilisation de plusieurs CNI et cartes d’électeur par la même personne».

En ce qui concerne la loi sur les partis, notre interlocuteur propose de «réviser le mode d’agrément de nouveaux partis politiques en facilitant la procédure, tout en appelant les pouvoirs publics à assurer l’équité dans le traitement des partis en garantissant l’égalité entre les formations politiques, en matière de moyens octroyés par l’Etat, surtout les subventions et la médiatisation».

Moussa Touati

La révision des lois par contre n’est pas une priorité, selon le président du Front national algérien, Moussa Touati. «Le problème est au niveau des gouvernants pas dans les textes. Ce n’est pas un problème de lois qui se pose en Algérie, c’est un problème de personnes», décriera le patron du FNA, qui explique que «la loi suprême de la nation ne se change pas tous les 10 ans.

Il n’y a que dans notre pays que cette tradition se répète, et cette réalité reste complètement illogique». Moussa Touati, qui se réserve de se prononcer au sujet des nouvelles lois sur les élections et les partis, se contentera de dire qu’«on ne peut pas anticiper les choses,

ces deux lois dépendront de la nouvelle constitution à venir, et cette constitution doit émaner de tout le peuple algérien, parce que l’Algérie appartient à tous ses fils, et nous ne cautionnerons jamais le fait que la nouvelle constitution soit dictée par telle ou telle partie».

Pour le Parti des travailleurs (PT), la nouvelle loi sur les partis ne doit en aucun cas «faire place à toute immixtion dans les affaires internes des partis politiques», selon la secrétaire générale du parti, qui précisera que «la question des quotas sur la présence féminine dans

les partis ne peut être exigée aux formations politiques», et à chaque parti de gérer à sa façon sa composante et on ne peut exiger de tel ou tel parti une présence féminine plus importante que ce qu’exige la réalité de la société algérienne.

Au sein de tous ces débats qui restent ouverts, le Parti pour la liberté et la justice (PLJ) de Mohamed Saïd a vécu deux états d’âmes pendant cette semaine, puisqu’à l’appel du président de la République aux citoyens, à «s’impliquer dans l’ouverture de la vie politique pluraliste» leur permettant de «participer au renouveau de l’Etat», avec en filigrane la révision de la loi sur les partis.

Ce qui était considéré acquis pour le PLJ, qui attend toujours son agrément, a été renvoyé à une date ultérieure, après la déclaration du ministre de l’Intérieur faisant part «qu’aucun parti parmi les 42 qui en ont fait la demande ne sera agréé avant 2012».

Ce qui fera dire au PLJ que «ce report de plusieurs mois revient pratiquement à empêcher de nouvelles forces actives à participer aux échéances électorales de 2012 et maintiendra le champ politique fermé jusqu’en 2017». Le parti de Mohamed Saïd qualifiera ainsi la démarche du ministre de l’Intérieur de «maladroite et contradictoire avec l’appel du Président».

Par Khaled Haddag