Les Algériens constituent toujours la première communauté étrangère en France et rien qu’en 2010 ils étaient 578.000 à détenir un titre de séjour (les binationaux ne sont pas pris en compte) devant les Marocains (463.000), les Turcs (191.000), les Tunisiens (177.000) et les Chinois (77.000) selon des statistiques officielles.
Pour cette raison les autorités Françaises tentent en vain de signer, depuis deux ans, un nouvel avenant de l’accord bilatéral de 1968 avec l’Algérie, et ce, à la suite du « pacte européen sur l’immigration et l’asile » adopté en 2008.
Le ministre des affaires étrangères Mourad Médelci a exprimé au début de l’année en cours le souhait de l’Algérie de plutôt « préserver » l’accord de 1968 qui « marque la spécificité de nos relations historiques avec les Français » en y ajoutant les « évolutions positives » contenues dans le droit commun « dont bénéficient tous ceux qui ne sont pas Algériens et dont pourraient bénéficier les Algériens ».
Mieux l’Algérie est disposée à réviser l’accord de 1968 pour renforcer les privilèges accordés à ses ressortissants et non pour être alignée sur le droit commun car elle a une relation particulière avec la France d’où la difficulté que d’éventuelles négociations entre les deux pays puissent aboutir.
Alors que le président candidat Nicolas Sarkozy confie cette semaine dans à l’Express que « cinquante ans après la décolonisation, il faut achever sans tarder avec l’Algérie la renégociation des accords préférentiels en matière d’immigration, qui datent de 1968 ». Les deux parties campent ainsi chacune sur ses positions, faute d’un consensus sur ce lourd dossier entre l’Algérie et la France.