«Pendant la majeure partie de ma vie, je n’ai eu d’autre but que celui de servir, corps et âme, mon pays l’Algérie»
Le chef de l’Etat a tenu avant tout à rassurer les Algériens sur ses capacités physiques à diriger le pays dans le cas où ils lui renouvelleraient leur confiance pour un quatrième mandat.
Le président de la République s’engage, s’il est réélu, à réviser la Constitution avant la fin de l’année 2014. C’est l’information majeure contenue dans la lettre qu’il a adressée aux Algériens le 22 mars.
«Si le peuple algérien souverain m’accorde, de nouveau, sa confiance, je m’engage à créer les conditions politiques et institutionnelles, avec l’ensemble des acteurs représentant les différents segments de la société, permettant l’édification d’un modèle de gouvernance répondant aux attentes et espérances de notre peuple» peut-on lire dans la feuille de route qu’il s’est tracée. Comment? «Elle se concrétisera dans une révision de la Constitution qui sera menée dans le courant de cette année», indique M. Bouteflika. «Cette démarche répondra aux aspirations de la jeunesse à prendre le relais, dans un environnement marqué par la stabilité, la justice sociale, l’équité et le respect dû à chaque citoyenne et citoyen de notre Algérie», souligne-t-il. «Je suis déterminé à créer les conditions de la consolidation du développement économique et social et d’un renouveau politique consensuel avec l’ensemble des acteurs politiques pour que chaque Algérien sente et perçoive dans son quotidien que la vie démocratique de la nation est réelle et palpable, avec la consécration des droits de l’homme dans toutes les sphères d’activités, avec la prépondérance accordée aux équilibres des pouvoirs pour permettre aux différentes institutions d’agir en permanence dans le respect de l’État de droit», affirme le chef de l’Etat animé vraisemblablement d’une farouche détermination qui énumère les obstacles à franchir pour atteindre cet objectif. «Je me propose de consacrer le nouveau mandat que vous me demandez d’assumer à la préservation de notre pays des effets des hostilités internes et externes avérées et potentielles de toutes natures et à l’apaisement de notre société qui a besoin de voir rassemblées ses énergies pour la réalisation de nouvelles conquêtes, loin des rivalités stériles et des déchirements ravageurs».
Puis il appose son empreinte en se référant aux chantiers qu’il a menés durant ses trois précédents mandats. «Il a été possible de lancer et réaliser des plans de développement multisectoriels à travers l’ensemble du territoire national. Cela a permis au plus grand nombre de citoyens de jouir de meilleures conditions de vie qu’auparavant», rappelle t-il. «Les réformes de tous ordres ont, pour leur part, contribué à assurer à notre pays les conditions de nature à renforcer les assises d’une démocratie pluraliste réelle, et d’une plus grande justice sociale à travers une répartition équitable des fruits du développement, la création d’emplois pour la jeunesse, la réalisation de programmes de logements au profit des familles ayant longtemps pâti de l’habitat précaire, le développement considérable des infrastructures hospitalières et le renforcement des secteurs de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur» mentionne la lettre-programme qui souligne que toutes ces réalisations ont été rendues possibles «grâce au retour de la paix et au règlement de la dette extérieure sous laquelle ployait notre peuple jusqu’à rompre dans d’indicibles souffrances…». Dans une émouvante plaidoirie annonciatrice d’un 4e mandat qu’il souhaite être le parachèvement d’une oeuvre qui doit conduire le pays vers une transition démocratique et en douceur, Abdelaziz Bouteflika se confesse pratiquement. Il souligne le but de son engagement pour l’Algérie: le don de soi. «Pendant la majeure partie de ma vie, je n’ai eu d’autre but que celui de servir, corps et âme, mon pays l’Algérie. J’ai fait de sa cause le but de ma vie et de ma mort et ma seule et unique raison d’être», confie t-il.
«Je l’ai vu pâtir des affres de l’odieuse occupation coloniale, je l’ai vu résister, je l’ai vu rechercher les voies du salut, je l’ai vu rassembler ses maigres forces et son immense détermination pour engager son combat libérateur et arracher, enfin, son éclatante victoire, au prix du plus lourd tribut. Je suis fier d’avoir consenti à contribuer de mon sang, voire de ma vie, à ce combat, mais le sort a décidé que je survive et bénéficie de l’insigne honneur de poursuivre mon parcours au service de mon pays définitivement affranchi du joug colonial», poursuit-il. Rendez-vous le 17 avril pour voir si l’idylle continue…