Révision de la constitution, remaniement ministériel, et plan d’austérité, On n’en parle plus

Révision de la constitution, remaniement ministériel, et plan d’austérité, On n’en parle plus
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On n’en parle plus

Ni la coalition ni l’opposition n’évoquent ces questions capitales pour l’avenir du pays.

Ils ont occupé le centre de l’actualité nationale pendant plusieurs semaines. Les sujets-phares, entre autres la révision de la Constitution, le remaniement ministériel et le plan d’austérité qui avaient fait l’objet d’un long débat et de polémique, ont complètement disparu de l’actualité politique. Personne n’en parle ces derniers temps. Acculés par les procès de l’autoroute Est-Ouest et de Khalifa, et les crises qui secouent les partis au pouvoir, ces dossiers sont presque mis à l’écart. Même les partis politiques n’accordent plus d’importance à ces sujets. Ni la coalition ni l’opposition n’évoquent ces questions capitales pour l’avenir du pays.

Minés par des luttes intestines, les partis de la majorité, en l’occurrence le FLN et le RND, qui ont fait de cette question leur cheval de bataille, ont d’autres chats à fouetter. Le FLN comme le RND sont occupés par des luttes de leadership. Après les dernières contradictions sur l’échéance de révision de la Constitution, les deux hommes politiques les plus proches du pouvoir observent le silence. Les déclarations de Saâdani, qui avait annoncé la révision de la Constitution pour bientôt, ont été démenties par son rival du RND, Abdelkader Bensalah, laissant place à des interrogations. Le désaccord entre les deux hommes les plus proches du pouvoir a renforcé le flou sur le chantier de la Constitution qui atteint sa phase finale. Depuis, aucune suite n’a été donnée à ce processus. Pourtant, les présidents du Sénat et de l’Assemblée populaire nationale ont été destinataires d’une copie de la mouture finale.

Où en est le chantier de la révision constitutionnelle? Après plusieurs reports, la classe politique prend son mal en patience. Celle-ci est occupée par les procès de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest et de Khalifa ainsi que de la guéguerre entre Louisa Hanoune et la ministre de la Culture. Même l’opposition a fini par abandonner le débat. La Coordination nationale des libertés et de transition démocratique et le Pôle de changement qui composent l’Instance de suivi et de concertation sont plutôt pris par la préparation du congrès prévu en juin prochain.

«On avait tellement attendu ce processus qu’on ne se pose plus la question actuellement», a affirmé un député de l’Alliance de l’Algérie verte (AVV).

Le remaniement ministériel imminent, annoncé à plusieurs reprises, ne fait plus parler de lui. Alors que des ministres ont brillé par leur incompétence dans la gestion de leur secteur, aucun changement n’a été opéré. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, est allée jusqu’à interpeller le président de la République sur le phénomène qui menace les institutions de l’Etat, mais le statu quo est maintenu.

La classe politique qui attendait avec impatience ce lifting est restée sur sa faim. Le plan d’austérité qui avait enflammé le débat entre hommes politiques et experts est presque enterré. Le gouvernement, qui a été pris de panique au lendemain de la chute des prix du pétrole, multipliant les mesures restrictives ne communique pas du tout sur la situation économique du pays.

Afin de ne pas semer la panique, l’Exécutif préfère appliquer son plan discrètement. Devant le recul des recettes des exportations des hydrocarbures, le gouvernement renforce les mesures.

La campagne «Consommons algérien» et la bataille déclarée aux importations frauduleuses sont des signes palpables qui traduisent les inquiétudes du gouvernement sur la situation économique.