« Il faut réunir es conditions à même d’ouvrir un large débat national avec la participation de toutes les forces vives de la nation sur l’amendement de la Constitution », a déclaré, jeudi dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune.
Tout en soutenant que son parti ne s’opposera pas à la tenue des consultations pour donner forme à une mouture constitutionnelle, elle insiste sur le fait que les concertations ne peuvent et ne doivent pas remplacer la souveraineté populaire. Pour elle, le dernier mot revient au peuple. S’exprimant à l’ouverture, jeudi dernier, à Alger, des travaux du bureau politique du PT, Hanoune a mis l’accent sur l’importance d’aboutir à une mouture qui reflète l’avis de la majorité à travers un débat riche et élargi auquel participeront toutes les forces vives de la société. Selon elle, il ne faut pas se contenter d’une Constitution consensuelle entre les partis politiques et les personnalités nationales.
Pour la bonne raison qu’« il n’est pas possible de faire cohabiter des positions diamétralement opposées », estime la dirigeante du PT, avant de le dire clairement : « Nous ne voulons pas d’un consensus a minima. » Par ailleurs, Louisa Hanoune souhaiterait voir le président de la République procéder à une « réforme constitutionnelle » au lieu d’un « lifting ». Comme elle souligne que le bon sens aurait été de carrément « relancer » le processus des réformes politiques qui a « prouvé son échec » depuis sa mise en place. L’ex-candidate à l’élection présidentielle se dit « étonnée » à l’égard de la proposition sur la limitation des mandats présidentiels. Elle suggère plutôt d’inclure le principe du référendum « révocateur » dans le prochain amendement.
Pour celui qui veut savoir à quoi ressemble la Constitution version Parti des travailleurs, la réponse ne s’est pas fait attendre. Mme Hanoune compte introduire l’instauration d’un modèle républicain parlementaire, une assemblée législative avec une seule chambre jouissant de tous les pouvoirs, l’adoption du principe de séparation des pouvoirs, la consécration du principe de l’indépendance de la justice, la consécration des libertés de la presse, la consolidation et la promotion des libertés individuelles, la constitutionnalisation de la langue amazighe et des acquis économiques et sociaux réalisés depuis l’indépendance à l’image de la règle 49/51, le droit de préemption, la préférence nationale, un revenu minimum d’insertion, la réduction du nombre de membres de l’Assemblée populaire nationale pour baisser les dépenses de l’Etat.
Et ce n’est pas fini : le renforcement des prérogatives de la Cour des comptes, la clarification du concept de l’immunité parlementaire, la constitutionnalisation du droit à la création d’une organisation syndicale du corps de la police et l’abrogation de la peine de mort figurent au rang des propositions du parti. Au final, Louisa Hanoune considère également que le découpage administratif prévu est une priorité dès lors qu’il tend à impulser le processus de développement local, à rapprocher l’administration du citoyen et à améliorer le service public.
Amokrane H.