Le Conseil constitutionnel
Réformes profondes, changement de phase, Etat de droit, respect des libertés individuelles sont autant d’idées lancées de part et d’autre.
Ça recommence. Le débat sur la révision de la Constitution refait surface pour la énième fois. La déclaration faite récemment par le chef de l’Etat a donné du fil à retordre à la classe politique. Des partis et des personnalités politiques investissent les espaces médiatiques pour développer des réflexions et avancer des propositions. Réformes profondes, changement de phase, Etat de droit, respect des libertés individuelles, sont autant d’idées lancées de part et d’autre.
Certains voient en cette Constitution une véritable bouée de sauvetage. «Je pense qu’avec une nouvelle Constitution, on peut grandement améliorer la gestion des affaires de l’Etat», a déclaré le président du Sénat dans un entretien accordé dimanche dernier au Quotidien d’Oran. M.Bensalah a enfin rompu le silence pour parler des questions qui minent l’actualité politique. «Il est important d’avoir ce cadre qui est la nouvelle Constitution, qui permet aux exécutants de mettre en application les politiques publiques et régler les questions qui se posent au pays», a-t-il soutenu, tout en précisant que «la Constitution à elle seule ne peut régler tous les problèmes. Seulement, elle contraint le gouvernement à leur trouver des solutions dans un cadre légal». Son ancien partenaire, Abdelaziz Ziari, estime que la solution demeure dans la révision de la Constitution. Dans un entretien à paraître dans notre édition d’aujourd’hui, l’ancien président de l’APN a appelé le chef de l’Etat à opérer de vraies réformes pour passer à une étape qualitative.

«La prochaine Constitution sera celle qui prend en charge toutes les préoccupations, tous les changements, tous les rééquilibrages nécessaires entre les différents pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire)», a-t-il estimé en précisant que seul le président peut opérer ce changement.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) partage la même vision. Louisa Hanoune, a souligné lundi dernier, la nécessité d’une révision constitutionnelle «en profondeur», en vue de «redresser» le processus de réformes politiques engagées par l’Algérie. La première Dame du PT reconnaît que le processus en question «a dévié de sa voie en raison du recours à l’amendement de textes accessoires, tels que la loi sur les partis, la loi électorale et la loi sur l’information, avant la révision de la loi fondamentale».
Pour Mme Hanoune, une révision de la Constitution «en profondeur» s’impose car il s’agit, soutient-elle, de «conforter les défenses du pays contre les pressions et autres chantages extérieurs». Même les partis de l’opposition ne sont pas restés indifférents. Le Front du changement (FC) a appelé, mardi dernier, à accélérer l’élaboration d’une Constitution consensuelle pour «le parachèvement de l’édification d’un Etat démocratique». Dans un communiqué rendu public, le parti de Menasra a plaidé pour le lancement d’un «dialogue unificateur et exhaustif», soulignant la nécessité d’aboutir à un consensus autour d’«un programme de transition démocratique». Le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, a indiqué, samedi dernier à Tissemsilt, que son parti «veut une véritable Constitution garantissant la liberté de l’activité politique». M.Belaïd a appelé à un «vrai dialogue» au sein de la classe politique en Algérie, pour aboutir à un consensus contribuant à la relance du pays.
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a réitéré à partir de Blida le soutien de son parti à une révision de la Constitution par voie référendaire. «Nous sommes pour une révision de la présente Constitution par un recours à la volonté du peuple, et non au Parlement», a souligné M.Touati à l’ouverture d’une rencontre des cadres des wilayas du Centre de son parti, à la salle Mohamed-Touri. Selon lui, le peuple algérien devrait être consulté sur «la nature du régime politique qu’il souhaiterait avoir (présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire)». Alors que le contenu du projet de révision de la Constitution n’est pas encore connu, les esprits s’échauffent.