Révision de la constitution, Le rapport sera remis la semaine prochaine

Révision de la constitution, Le rapport sera remis la semaine prochaine

Le rapport sera remis la semaine prochaine

Ce projet cher au président doit être prêt pour la prochaine session parlementaire d’automne.

Mission accomplie. La mouture de la nouvelle loi fondamentale est presque finie. L’équipe Ouyahia, chargée d’élaborer le rapport final des consultations sur la révision de la Constitution, s’apprête à achever son travail. «Le rapport sera finalisé au plus tard ce dimanche», a indiqué à L’Expression une source proche du dossier. La même source précise que le rapport sera remis au courant de cette semaine au président de la République. Le temps presse.

Ce projet cher au président doit être prêt pour la prochaine session parlementaire d’automne. En plus des consultations tenues avec les différentes parties de la société, le projet en question fera l’objet de concertations entre les parties au pouvoir. Avant qu’il atterrisse au Parlement, précise notre source, la mouture de la nouvelle Constitution sera fouinée à la loupe par les grands décideurs du pays pour parvenir à un véritable consensus. «En multipliant les concertations, le chef de l’Etat qui tient à coeur à ce chantier veut que la nouvelle Constitution soit différente des précédentes à travers son caractère consensuel», explique la même source.

Pour être dans les délais et laisser la marge à d’autres concertations, la commission Ouyahia a été pressée de faire vite et bien. En plus de la charge du travail, la commission Ouyahia était confrontée également au facteur temps. Celle-ci s’est livrée à une véritable course contre la montre. Depuis le 8 juillet dernier, date de la fin des consultations, la commission Ouyahia s’est mise au travail. Ni vacances, ni répit, l’équipe Ouyahia a cravaché durant tout le mois de Ramadhan pour être dans les délais. Décryptage des enregistrements, rédaction des synthèses et élaboration du rapport final, sont autant de tâches assumées par les collaborateurs de l’ancien Premier ministre.

En l’espace d’un mois et dix jours, la commission de Ouyahia aura donc passé en revue tous les entretiens des chefs de partis, des personnalités politiques et des représentants de la société civile, qui ont défilé au palais d’El Mouradia. En tout et pour tout, l’ex-Premier ministre a programmé plus de 114 rencontres et accordé 108 entretiens à des chefs de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile (universitaires et responsables d’associations ou d’organisations nationales) ayant un apport plus consultatif et informatif. Il a même reçu d’anciens chefs du parti islamiste dissous (FIS) et de son bras armé (AIS), présentés comme des «personnalités nationales». La commission a même reçu une trentaine de contributions.

Le directeur de cabinet à la Présidence s’est engagé à les prendre en considération. «Les contributions feront l’objet d’une synthèse et d’une exploitation fidèle qui s’étalera jusqu’à la fin du mois d’août», a assuré M.Ouyahia dans un communiqué ayant sanctionné la fin des consultations. M.Ouyahia a reçu, entre le 1er juin et le 8 juillet, «50 partis politiques et deux groupes parlementaires indépendants, représentant d’une part, 80% des membres du Parlement, et d’autre part, 90% des élus aux Assemblées populaires communales et de wilayas», note le communiqué. Or, l’opposition a décliné en grande partie l’invitation de la présidence de la République.

Malgré les appels incessants, lancés par les différents représentants du pouvoir et les garanties avancées, l’opposition est restée immobile. Des membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (RCD, MSP, Ennahda, FJD et Jil Jadid, les Forces du changement) et six personnalités, dont Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Sid-Ahmed Ghozali et Ahmed Taleb Ibrahimi, ont boycotté la démarche, alors que certaines d’entre elles avaient même participé aux consultations politiques de 2011, sans qu’une suite n’ait été donnée à leurs propositions et recommandations.

L’ex-Premier ministre n’a pas réussi à réunir la famille politique autour du projet de la Constitution. Une situation qui n’a pas été du goût du président de la République. Selon des indiscrétions, le chef de l’Etat n’est pas satisfait de la manière dont ont été conduites les consultations pour la révision de la Constitution.