Révision de la Constitution Le front du report s’élargit

Révision de la Constitution Le front du report s’élargit

La révision de la Constitution fait des mécontents parmi la classe politique. En effet, elles sont plusieurs ces formations politiques à demander le report de la révision de la loi fondamentale.

Ces partisans du report s’accordent à dire que la conjoncture actuelle du pays ne prête pas pour un tel projet, notamment à l’approche de l’élection présidentielle, un rendez-vous aussi important que décisif pour le pays.

C’est au fait l’enjeu principal de ladite révision constitutionnelle qui divise la classe politique en deux camps ; les partisans du changement et ceux de la continuité.

Néanmoins, cette révision déjà décidée par le président de la République dans la foulée des réformes politiques engagées il y a près de deux ans, semble bien partie pour aboutir, puisque la commission en charge de cette besogne a bouclé le travail et remis le rapport final au chef de l’Etat, qui ne tarderait pas à le déférer devant l’Assemblée populaire nationale (APN) pour examen et adoption.

Pour revenir à la position de la classe politique, si les partis proches du gouvernement, à l’image du FLN et du RND, majoritaires de surcroît dans les différentes assemblées populaires, se félicitent de cette révision, avant même d’en connaître la teneur, d’autres partis en revanche, n’ont pas manqué d’afficher leur scepticisme.

C’est le cas du Parti des travailleurs (PT), qui plaide pour le report de la révision constitutionnelle, arguant qu’un tel projet ne représente pas une priorité dans le contexte actuel, où l’Algérie est appelée à relever les défis de sa stabilité politique et sécuritaire dans un contexte régional crucial.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) lui, ne fait pas dans le détail en rejetant carrément ledit projet. Pour ce parti de l’opposition, le gouvernement doit fournir un climat sain et transparent afin d’assurer le bon déroulement de la prochaine élection présidentielle, critiquant vertement la révision de la Constitution qui n’a pas respecté selon lui la volonté du peuple.

Par ailleurs, c’est les formations islamistes qui réclament le report de cette révision, eux qui nourrissent également de fortes ambitions en perspective de la prochaine présidentielle.

Ainsi, le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, plaide pour une révision constitutionnelle exhaustive après la prochaine élection présidentielle, soulignant la nécessité d’installer une instance nationale indépendante pour superviser cette élection.

Cette opinion est partagée par le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, qui estime qu’ »il faut créer une nouvelle dynamique politique qui s’appuie sur le dialogue, l’unité des rangs et le consensus afin de maintenir et préserver la stabilité du pays ».

En outre, des voix s’élèvent encore pour réclamer le renvoi de la révision constitutionnelle, bien que le projet semble être à son épilogue. C’est le cas du front du militantisme national (FMN), qui s’y oppose fermement.

Selon son secrétaire général, Abdallah Haddad, « la révision du texte fondamental du pays, dans des circonstances marquées par l’élection présidentielle en avril prochain, aura des répercussions négatives sur la vie politique et servirait les intérêts des uns par rapport aux autres ».

M. A. C.