l’approche de la révision du texte fondamental de la République, c’est la polémique totale sur la question du mandat présidentiel, un article qui aura à définir les manœuvres de la prochaine étape, donc, l’après 2014.
Pour l’instant, trois scénarios s’imposent, garder le mandat présidentiel ouvert, le limiter ou bien le prolonger, mais pour cette dernière option, on ne peut dire s’il est possible constitutionnellement, de prolonger un mandat présidentiel pour un président élu pour cinq ans ?
Ou bien, il faut attendre une nouvelle réélection pour le faire ? L’article 74 de la Constitution amendé et reformulé dans le cadre de la révision de la Constitution de 2008, stipule ce qui suit : « La durée du mandat présidentiel est de cinq ans. Le président de la République est rééligible ».
Exactement, il reste une année pour la fin du troisième mandat du président Bouteflika, réélu le 9 avril 2009 pour cinq ans. Une année chargée par l’obligation de terminer le dernier programme quinquennal, et de gérer les risques sécuritaires sur les frontières de l’Algérie, en raison, notamment de la guerre du Mali. Mais est-ce que ces deux points peuvent être une justification pour aller au quatrième mandat ou un prolongement de mandat ?
La réponse sera dans la prochaine révision de la Constitution, dont des consultations ont commencées au niveau du gouvernement avec des représentants des partis politiques, sachant que la commission chargée de l’élaboration du projet portant révision de la , n’est pas encore installée.
Deux ans après les consultations menées par la commission de Bensalah, portant sur les réformes politiques, la position du FLN, dont le président d’honneur est Abdelaziz Bouteflika, ce parti n’a toujours pas rendu publique, sa position par rapport à la question du mandat présidentiel. Cette question sera de nouveau discutée, lors de la prochaine session du Comité Central (CC) du FLN attendue le 31 du mois en cours.
Dans un précédent rapport portant sur la révision de la Constitution, présenté devant les membres du CC, celui-ci contenait deux propositions : l’une préconise un mandat de cinq ans renouvelable une fois, l’autre un mandat de cinq ans ouvert.
Mais, Abdelaziz Belkhadem, Secrétaire général du parti s’est déclaré, à titre , pour un mandat présidentiel « ouvert », alors que ces deux alliés à l’époque, en l’occurrence, Bouguerra Soltani, président du MSP et Ahmed Ouyahia, ex-Sg du RND, tous deux, se sont prononcés devant l’instance de Bensalah pour la limitation des mandats présidentiels.
Dans le cadre de la polémique qui entoure l’article relatif au mandat présidentiel, des sources médiatiques ont rapporté que les présidentielles de 2014 « seront reportées de deux années soit pour 2016 » à la faveur de la prochaine révision de la constitution qui « fixerait le mandat présidentiel à 7 ans au lieu de 5 ans ».
Selon le quotidien arabophone algérien Echourouk « la première mouture de la révision de la constitution algérienne qui sera proposée au président de la République, portera ainsi sur la révision de la durée du mandat présidentiel, afin de permettre à Abdelaziz Bouteflika de rester jusqu’à 2016, en reportant les élections présidentielles prévues en 2014 ».
Citant des sources de l’entourage de Bouteflika, la même source indique : « le scrutin présidentiel sera ainsi repoussé d’avril 2014 pour avril 2016 fruit d’un consensus des décideurs et ce afin de contenir d’éventuelles oppositions à un quatrième mandat parmi la classe politique ».
Il est indiqué aussi que la prochaine révision de la Constitution portera sur « l’instauration du poste du vice-président de la République doté de larges prérogatives », alors que le Sg du FLN, Abdelaziz Belkhadem a déclaré, avant-hier, : « il n’ y a aucune intention chez le président Bouteflika d’instaurer un poste de vice-président ».
Nacera Bechar