Révision de la constitution : Farouk ksentini veut un régime semi-présidentiel

Révision de la constitution : Farouk ksentini veut un régime semi-présidentiel

Il a avancé plusieurs propositions pour différents secteurs, tout en livrant son choix de régime politique.

Après plusieurs personnalités qui se sont prononcées sur le sujet d’actualité qu’est la révision de la Constitution, c’est au tour de Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh) qui a déclaré hier, être en faveur d’un régime semi-présidentiel, tout en livrant des propositions ainsi que les priorités à mettre en oeuvre.

S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M.Ksentini a d’emblée déclaré que «la révision de la Constitution est un processus extrêmement important» ajoutant «les réformes et amendements apportés auparavant à la Constitution étaient des aménagements. Il faut revoir le tout et en profondeur, afin d’en finir définitivement avec cet important texte».

Il considère que la révision doit être opérée obligatoirement à travers «un référendum». Il explique dans ce sens qu’ «il est proclamé d’ores et déjà que la révision doit être consensuelle». Cela représente pour lui un gage de légitimité et la preuve que cette révision «procède de la volonté du peuple». M.Ksentini estime que toutes les précautions doivent être prises, car cette Constitution sera inscrite dans la durée, et non pas une Constitution valable pour deux ou trois ans.

D’ailleurs, selon le président de la Cncppdh, il est impératif que toutes les sensibilités politiques, ainsi que toutes les couches sociales puissent participer et exprimer leur avis sur cet important sujet. S’agissant des propositions, M.Ksentini en a plusieurs. Il considère en premier lieu que «le Code de procédure civile, doit être abrogé en toute urgence».

Par le biais de ce code, promulgué en 2009, M.Ksentini a indiqué que «les juges ne statuent que sur la forme, et ne tranchent pas sur le fond des litiges qui leur sont soumis». Il a mis l’accent sur la nécessité de séparer les pouvoirs, mais également de les partager. A ce propos, M.Ksentini a souligné être en faveur d’un «régime semi-présidentiel». Il propose également que le 1er article de la Constitution qui stipule que «l’Algérie est une République démocratique et populaire» soit modifié pour devenir «l’Algérie est une République démocratique et populaire et un Etat de droit», tout comme la presse écrite et audiovisuelle, qui doivent être inscrites dans la Constitution comme «jouissant d’une totale liberté».

Pour M.Ksentini, l’Armée doit être gardienne de la Constitution. S’inspirant du modèle turc, il dira que l’article 70 de l’actuelle Constitution stipule que «le président de la République est garant de la Constitution». Il propose dans cette optique tout en soulignant que le président est également le chef des armées, qu’il assure cette double disposition, à savoir le garant et le gardien. Concernant la limitation des mandats, M.Ksentini a déclaré ne pas «être contre», seulement pour lui, si cette limitation venait à être instaurée, le mandat doit être prolongé dans sa durée, à savoir 7 ans, (actuellement il est de cinq ans). Sur le volet justice, le président de la Cncppdh, juge qu’une refonte globale doit être menée.

Il explique à ce propos que «la justice est la seule institution qui fait l’unanimité contre elle». M.Ksentini possède également une solution pour assurer la transparence dans la distribution des logements. Il propose que cette distribution se fasse par le biais d’une commission constituée de notables, connus localement pour leur honnêteté et compétences. L’école n’est pas en reste pour lui, vu qu’il propose une réforme pour ce secteur névralgique. Il déplore cependant le fait que «l’Etat injecte des sommes considérables dans ce secteur, sans rien recevoir en retour».

Concernant l’alternance au pouvoir, M.Ksentini a estimé que «les jeunes sont capables de relever le défi». Il suffit selon lui, de les mettre en mesure et leur donner une chance en leur confiant des responsabilités. Le président de la Cncppdh juge que les derniers rapports de certaines ONG, et le soi-disant recul des droits de l’homme et d’expression en Algérie, comme étant «des rapports excessifs, et nettement orientés vers l’Algérie» ajoutant «les choses avancent de manière substantielle».