Le chef de l’Etat a mis tout ce temps pour consolider le projet afin qu’il puisse être appliqué sur le terrain, tout en évitant une quelconque dérive.
Annoncé par le président de la République, lors de son message à l’occasion du 1er Novembre, le projet de révision de la Constitution sera rendu public dans les tout prochains jours. Des sources autorisées qui ont fait cette révélation à L’Expression affirment que cela ne saurait aller au-delà de la fin du mois. Il se pourrait même que cela intervienne plus tôt, insistent nos sources, notant qu’au niveau de la présidence de la République, il ne subsiste aucune réserve de quelque nature que ce soit.
Le projet est définitivement en boîte et il ne reste qu’à le soumettre au Conseil des ministres avant d’atterrir au niveau des deux chambres du Parlement pour son adoption par voie parlementaire.
Tout le processus ne devrait pas aller au-delà de la fin de cette année. On évoque même deux dates: entre la fin du mois de novembre ou début décembre pour la réunion des deux chambres du Parlement et l’adoption de la nouvelle Loi fondamentale du pays, c’est-à-dire avant la tenue des élections sénatoriales.

Cela pour la forme que prendra la révision de la Constitution. Quant au fond du texte, l’on apprend que, si globalement les grands équilibres entre les pouvoirs exécutif et législatif seront consacrés, au sein de chaque pouvoir d’importants réajustements verront le jour. Le président de la République a évoqué, dans son dernier message à la nation, quelques aspects de ces réajustements. La saisine du Conseil constitutionnel, élargie à l’opposition ou encore le mécanisme indépendant pour la surveillance des élections ne constituent que la partie apparente de l’iceberg, disent nos sources. Limitation des mandats, plus de prérogatives au Premier ministre ou au chef du gouvernement et autres garde-fous pour empêcher tout abus d’un pouvoir par rapport à un autre constituent le socle de la nouvelle Constitution qui, affirme-t-on, étonnera l’ensemble de la classe politique. Sans entrer dans les détails, nos sources soutiennent qu’au-delà des aspects conjoncturels qui peuvent motiver certaines manoeuvres politiciennes, la nouvelle Loi fondamentale du pays, sera à n’en pas douter un événement d’une importance telle que nos sources n’hésitent pas à utiliser le mot «historique». Le chef de l’Etat a mis tout ce temps et pris un certains nombre de décisions stratégiques pour consolider le projet et lui donner toutes les chances de devenir une réalité pour qu’il puisse être appliqué sur le terrain, tout en évitant une quelconque dérive. On affirme de mêmes sources que le souci majeur du président de la République est d’ouvrir le pays à un régime démocratique au sens plein du terme, sans fragiliser les fondements de l’Etat quelle que soit l’équipe qui aura la charge de gouverner le pays. L’exercice est on en peut plus difficile, mais on pense à la présidence de la République que le résultat est à la hauteur des espérances, d’où la décision de rendre public, sans tarder, le projet de révision de la Constitution.
Au plan de l’impact qu’aura ce texte sur la société politique nationale, comme sur toute la société en général, il sera, notent nos sources, très important. On ne peut raisonnablement pas rester de marbre devant la profondeur des changements proposés et l’audace politique qui accompagne le projet présidentiel. Il est évident, note-t-on que le pays en entier vivra au rythme des débats que suscitera la proposition de révision de la Loi fondamentale du pays. On s’attend à ce que toutes les initiatives politiques en direction des partis comme en direction de la présidence de la République perdent toutes leurs pertinences devant l’ampleur du projet que soumettra le président de la République à l’opinion nationale. La perspective de la nouvelle République qu’offrira la révision de la Constitution obligera l’ensemble des formations politiques de l’opposition et même celles au pouvoir à revoir leurs stratégies d’alliance, voire recadrer leurs discours sur des thèmes plus proches des réalités des citoyens, sachant que l’électeur algérien sera, dit-on, le premier maître à bord du bateau Algérie. On aura compris que la donne changera du tout au tout et les questions qui «emballent» présentement les milieux poitico-médiatiques n’auront plus de sens. En d’autres terme, à travers la mise sur la place publique du projet de révision de la Constitution, le président de la République mettra l’ensemble du personnel politique devant ses responsabilités et devant l’Histoire. Les observateurs apprécieront sans doute le geste final et toute la série de décisions se reconstitueront, comme un puzzle au moment où les Algériens découvriront leur nouvelle Constitution.