Révision de la Constitution, Benflis refuse de participer aux consultations

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Sans grande surprise, l’ex-candidat indépendant à l’élection présidentielle, Ali Benflis, partie prenante du pôle des Forces du changement, a décidé de tourner le dos aux consultations sur la révision de la constitution qui débuteront en juin prochain, sous la houlette d’Ahmed Ouyahia.

Dans un communiqué rendu public ce dimanche, Ali Benflis a qualifié de « fuite en avant et de diversion », ces propositions de révision constitutionnelle dont ont été destinataires de nombreux partis politiques, des personnalités et des associations de la société civile.

«Le règlement de la crise de régime qui perdure dans sa double forme de crise de légitimité et d’impasse institutionnelle ne peut être la résultante de ces propositions. S’inscrire dans la logique de ces dernières et en cautionner la démarche et le contenu reviendrait, au bout du compte, à accepter où à se résigner au différé du changement auquel l’Algérie, comme peuple et comme Nation, aspire légitimement, ce à quoi je ne peux me résoudre ni aujourd’hui ni demain », écrit Benflis, comme pour signifier qu’il ne participera pas à ces consultations.

Selon lui, l’examen de ces propositions conduit à une conclusion : « Il s’agit d’un non-sens politique absolu». «Leurs auteurs y manifestent clairement une perte du sens des réalités, une attitude de déni et le choix de la fuite en avant », écrit Benflis. Non seulement, ces propositions n’apportent pas de réponse à la crise, ni ne visent à résorber le déficit démocratique, mais servent « les intérêts des gouvernants du moment au mépris des intérêts véritables des gouvernés ». « Qu’il s’agisse de l’approche adoptée, de la méthode utilisée ou de leur contenu même, ces propositions constitutionnelles, révèlent un haut degré d’indécision, d’approximation et d’improvisation », soutient-il. En plus du fait que le régime, d’après lui, fixe seul « le cap, pose les limites et préempte les choix », Benflis l’accuse aussi de ne pas vouloir de partenaire et ne cherche que des cautions.

LG Algérie

Évoquant le contenu des propositions, l’ex-candidat à l’élection présidentielle soutient « qu’il apparait décalé et hors de propos dans la mesure où il évite soigneusement de prendre en charge les dimensions réelles de la crise politique de l’impasse institutionnelle actuelle ». Considérant que la crise actuelle est liée à l’absence de légitimité et de démocratie, Ali Benflis soutient que les propositions de la révision ne les prennent pas en charge. C’est pourquoi, il préconise l’ouverture d’un processus politique global.

« Des tâches nationales d’une telle ampleur et d’une telle complexité requièrent l’ouverture d’un processus politique global et non le recours à des mesures de circonstances partielles, parcellaires et sans effet. Elles exigent aussi la clarté de l’objectif recherché : l’Algérie démocratique à bâtir et non la pérennité et la survie du régime à assurer. Elles nécessitent, en outre, le recours à un partenariat politique authentique et non la vaine recherche de légitimation, de cautions ou d’alibis. Elles devraient, enfin, procéder d’un consensus national réel et non d’approches, de visions et de choix réducteurs imposés ».

Sofiane Tiksilt