Le président de la République a réaffirmé, lors du Conseil des ministres d’avant-hier, que les réformes politiques envisagées «seront profondes». Le projet de révision de la Constitution, a-t-il expliqué, sera soumis au Parlement après les prochaines élections législatives.
«Hormis les constantes nationales, les lois qui seront révisées ainsi que le projet de révision de la Constitution reflèteront les vues et les propositions qui auront été démocratiquement exprimées par la majorité». Les partis politiques et les personnalités nationales seront largement consultés sur toutes les réformes politiques à promouvoir, a-t-il assuré.
Des rencontres seront bientôt entamées sous la direction de Abdelkader Bensalah, désigné par le président pour conduire ces consultations. Au sujet de la préparation du projet de révision de la Constitution, Bouteflika a précisé qu’une commission compétente sera également désignée par ses soins pour prendre en charge cette mission. Elle sera destinataire des propositions et suggestions des partis et des personnalités sur ce dossier. Une fois son travail achevé, cette commission présentera au président de la République le projet de révision constitutionnelle élaboré, dont la mouture finale sera soumise au Parlement comme le dispose la loi fondamentale. Si le projet de révision constitutionnelle se révèle profond, «le peuple devra, après le Parlement, en disposer en toute souveraineté, par la voie d’un référendum transparent».
Le premier magistrat du pays a également expliqué qu’à la lumière des vues et des propositions des partis et des personnalités nationales qui seront consultés, le gouvernement aura la responsabilité de préparer les projets de loi découlant du programme de réformes politiques. Relevant qu’il s’agira d’abord des trois lois organiques relatives respectivement au régime électoral, aux partis politiques et à la place des femmes dans les Assemblées élues. Viendront ensuite les projets de loi relatifs aux incompatibilités avec le mandat parlementaire, au mouvement associatif, le projet de révision du code de wilaya qui viendra s’ajouter à la récente révision du code communal.
Le gouvernement, ajoute le président Bouteflika, aura à recueillir, en tant que de besoin, les suggestions et propositions des partis politiques et du mouvement associatif qui devraient réagir dans les délais qui seront convenus. S’agissant du calendrier de mise en œuvre des réformes politiques, il a été indiqué que la totalité de ces projets devra être sur le bureau de l’APN au plus tard au début de sa prochaine session d’automne, afin qu’ils soient tous débattus et votés par l’actuelle législature.
Un objectif politique important qui permettra, souligne-t-il, d’organiser les prochaines élections législatives et locales conformément à ces nouvelles lois. Concernant le projet de révision de la Constitution, le président de la République dira entendre «le soumettre au Parlement après les prochaines élections législatives», soit en 2012. Un choix qu’il dit retenir «pour des raisons objectives, notamment mon espoir que les prochaines élections législatives qui seront organisées dans une transparence totale, déboucheront sur la représentation au Parlement de tous les grands partis politiques de notre pays».
Par Aomar Fekrache