Selon le dernier rapport de Revenue Watch Institute, l’Algérie se classe à la 45e place, loin derrière le Ghana, pays africain le mieux classé, qui arrive à la 15è position, du Libéria (16è dans le classement), la Zambie (17è), l’Afrique du Sud (21è), le Maroc (25è), l’Egypte (38ème), le Nigeria (40è), Angola (41è), et juste derrière le RD Congo (44è).
Pour étonnant que soit ce classement, il l’est un peu moins si l’on tient en ligne de compte que le Congo, mieux logé que l’Algérie, n’a pas le dixième des ressources naturelles et énergétiques de l’Algérie, qui lui permettrait d’asseoir un matelas financier conséquent, synonyme d’embellie sociale, et de ce fait, de bonne gouvernance.Le rapport signale que six parmi les 11 pays les mieux classés, se trouvent des pays à revenu intermédiaire : le Brésil, le Chili, la Colombie, le Mexique, le Pérou et Trinité-et-Tobago. «Cela démontre qu’être riche n’est pas une condition préalable à une bonne gouvernance», précise-t-il.
Dans les 21 pays africains qu’englobe le rapport, selon leur gouvernance des ressources naturelles, il est tenu compte des paramètres mettant en exergue les normes satisfaisantes de transparence et de redevabilité en matière de gestion des ressources naturelles. De ce fait, les pays africains restent dans l’ensemble mal classés dans «l’Indice de gouvernance des ressources naturelles 2013», publié le 15 mai par le Revenue Watch Institute, une ONG influente, sans but lucratif, et aussi une organisation de subventionnement qui promeut la gestion responsable, efficace et transparente du pétrole, du gaz et des ressources en minerais
Dans ce classement qui a touché 21 pays du continent sur un total 58 pays répartis sur toutes les régions du monde, « aucun pays africain ne figure dans la catégorie des pays ayant des normes satisfaisantes de transparence et de redevabilité en matière de gestion des ressources naturelles ».
Hormis le Ghana, le Libéria, la Zambie, l’Afrique du sud ou le Maroc, les autres pays africains sont dans une situation entre la mauvaise et la catastrophique. C’est notamment le cas de l’Egypte, le Nigeria,l’ Angola, la RD Congol’, Algérie (45è), puis le Mozambique (46è), le Cameroun (47è), le Soudan du Sud (50è), le Zimbabwe (51è), la Libye (55è)et la Guinée Equatoriale (56è).
Selon les responsables de l’institut, les 58 pays étudiés ont été jugés selon quatre critères : le cadre juridique, les niveaux de transparence, les mécanismes internes de contrôle et le contexte d’ensemble de la gouvernance. Toujours selon le rapport, « seuls 11 pays sur les 58 classés par le Revenue Watch Institute ont des normes satisfaisantes de transparence et de redevabilité en matière de gouvernance des ressources naturelles.
Il s’agit de la Norvège, le pays le mieux classé, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Brésil, le Mexique, le Canada, le Chili, la Colombie, la République de Trinité-et-Tobago et le Pérou. Les 58 pays étudiés représentent environ 85 % de la production mondiale de pétrole, 90 % de celle de diamant et 80 % de celle de cuivre, selon le document, qui signale que «l’avenir de ces pays dépend de leur capacité à gérer leur pétrole, gaz et minerais».
Dans le chapitre recommandations, le Revenue Watch Institute invite les gouvernements des pays dépendants des ressources naturelles à «publier les contrats signés avec les sociétés d’extraction» et à «veiller à ce que les organismes de régulation publient des rapports complets et en temps opportun sur leurs activités, y compris des informations détaillées sur leurs revenus», d’«étendre l’obligation de transparence et les normes de responsabilité aux entreprises publiques et aux fonds spéciaux de ressources», de «faire un effort pour arrêter la corruption, améliorer l’Etat de droit et garantir le respect des droits civils et politiques, y compris la liberté de presse».
Fayaçal Oukaci