Même le gaz fait l’objet de contestations
Malgré les différentes dispositions prises par le gouvernement, à l’image de la suppression de l’article 87bis et les efforts de relogement, la tension sur le front social s’accentue.
Ça grouille partout. Les signes d’un malaise social se profilent. Les formes de contestation se multiplient ces derniers temps. Fermeture des chemins, grève, sit-in sont les diveres formes de manifestations enregistrées à travers le pays. Malgré les différentes dispositions prises par le gouvernement, à l’image de la suppression de l’article 87bis et les efforts de relogement, la tension sur le front social s’accentue. Après le mouvement de la police, le secteur de la justice risque d’être paralysé prochainement.
Un mouvement de grève se prépare pour le début du mois prochain. La Fédération nationale du secteur de la justice affiliée au Snapap a appelé les fonctionnaires à l’organisation de sit-in au niveau des différentes administrations pour dénoncer l’injustice et réclamer leurs droits, notamment l’augmentation des salaires. Le secteur de la justice rejoint donc celui de l’éducation qui ne décolère pas. Le département de Benghebrit ne sait plus où donner de la tête. L’éducation se retrouve sérieusement sur une véritable poudrière. L’étincelle gagne le sud du pays. Le refus du gouvernement de verser les indemnités sur la pension gelée des contributions pour le sud du pays depuis 1989 ravive les foyers de tension. Cette décision a jeté de l’huile sur le feu en poussant les syndicats de la Fonction publique à organiser des grèves avant la fin de l’année en cours. Cette situation vient remettre en cause tout le dialogue ouvert entre le ministère de la tutelle et les syndicats. Devant l’entêtement de la tutelle, les syndicats menacent de perturber l’année scolaire.
Le secteur de la santé n’est pas à l’abri de la protestation. La déclaration du ministre de la Santé dans laquelle il a exclu la révision des statuts particuliers, n’a pas été du goût des syndicats. Ces derniers risquent à tout moment de brandir la menace d’une grève. Par ailleurs, le logement et le gaz de ville, ainsi que le manque d’entretien sont également à l’origine des actions de protestation. L’approche de l’hiver ravive de nouveau l’appétit des contestataires.La wilaya de Tizi Ouzou a été secouée dimanche dernier par une forte contestation. Pour exprimer leur ras-le-bol, les occupants du bidonville de Oued Aïssi ont procédé à la fermeture de la RN12 à hauteur de l’hôpital psychiatrique situé à l’est de la ville. Des pneus en flammes, des objets métalliques et autres gravats ont été placés tôt dans la matinée sur la chaussée, fermant ainsi à la circulation cet axe autoroutier névralgique reliant Alger à Béjaïa via Tizi Ouzou. Les manifestants ont réclamé leur relogement immédiat à l’instar des 172 occupants de la cité Mokadem et du site du Croissant-Rouge. Ces derniers ont été relogés par les autorités de wilaya dans la nouvelle cité sociale de Oued Falli vendredi dernier, deux jours après avoir fermé la Route nationale. Béjaïa a connu le même scénario ce jour-là. Des centaines de personnes venues des quatre communes de la daïra de Chemini ont marché dans les rues de la ville pour exiger des autorités le raccordement au gaz de ville de leurs villages. Même les demandeurs de logement sociaux de la commune de Béjaïa ont observé pour la deuxième fois un rassemblement devant le siège de la wilaya pour interpeller les autorités sur la distribution des 500 logements sociaux de leur commune. Plusieurs actions de ce genre sont enregistrées au quotidien à travers les différentes communes du pays.