Révélations sur les comptes de son épouse: Khelil accuse les Français et la presse

Révélations sur les comptes de son épouse: Khelil accuse les Français et la presse

khelil-273x300.jpgL’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, répond aux dernières révélations sur les comptes de son épouse publiées dans l’enquête sur les Panama Papers en accusant les Français d’être derrière cette campagne médiatique.

Sur son compte Facebook, l’ex-ministre a notamment dénoncé la presse qui fait écho de ces informations d’être «à la solde des étrangers», manière de dédouaner sa femme qui a de nouveau fait l’objet de graves révélations relayées par la presse sur un virement de 34,3 millions d’euros reçu par Najat Arafat sur un compte au Liban.

Chakib Khelil se considère comme une victime des intérêts français en Algérie, une France qui se venge de lui, après qu’il les a attaqués lors de sa tournée messianique dans les zaouïas sous couvert du département des Affaires religieuses. En effet, on se rappelle qu’en avril dernier, l’ex-homme fort de l’Etat avait expliqué, à partir de Tissemsilt, que certains lobbies français sont dérangés par la diversification des échanges commerciaux de l’Algérie avec notamment la Chine. A une télévision privée, il dira que «la France manœuvre après avoir perdu ses privilèges en Algérie» pour tenter de détourner sa propre opinion publique de la crise interne qu’elle vit.

Visiblement déconcerté par les révélations faites sur des sociétés offshores impliquant son proche entourage, Khelil, qui cherche à se replacer sur l’échiquier politique national à travers la bénédiction du clergé, voit sa mission compromise par ces nouveaux scandales rendus publics. Khelil, cash, met ses malheurs sur le dos des Français. «Il suffit que je dise une petite vérité sur les investisseurs français en Algérie» et met la presse au défi d’apporter des preuves à la justice sinon de se taire.

L’ancien ministre va jusqu’à lier son sort à celui de l’Algérie affirmant que les relais médiatiques de ces attaques «ne veulent aucun bien à notre pays», écrit-il encore. Par ailleurs, et donnant plus de détails, il cite nommément le groupe français Total qu’il accuse de ne pas avoir respecté ses engagements en Algérie et d’avoir échappé à l’arbitrage international dans le dossier du site gazier d’Ahnet où il avait acquis 49%.

«La société française Total, à l’inverse des sociétés espagnoles et qui a aussi gagné l’appel d’offres du gisement d’Ahnet durant ma période de ministre, n’a jamais subi d’arbitrage et n’a rien payé quand elle a quitté ses engagements pris dans le cadre d’un appel d’offres ouvert et international», précise Chakib Khelil.

En revanche, plusieurs compagnies espagnoles ont été condamnées après les procédures d’arbitrage international lancées par l’Algérie, rappelle Chakib Khelil : 1,6 milliard de dollars pour le consortium Repsol-Gas Natural et 2 milliards pour Gas Natural.

De même que «l’instauration de la taxe sur les profits exceptionnels faits par Anadarko, ENI et Maersk a permis des revenus supplémentaires de 1,5 milliard de dollars par an durant toute la période après la mise en place de la loi des hydrocarbures en 2005», ajoute l’ancien ministre.

Réputé être l’homme des Américains, le retour de Khelil en Algérie et l’entreprise de le blanchir définitivement des scandales qui se sont succédé à Sonatrach durant son règne, ont été analysés comme une tentative de rogner les intérêts de plus en plus pesants des Français en Algérie.