Révélations sur le processus d’écartement du général Toufik de la tête de DRS

Révélations sur le processus d’écartement du général Toufik de la tête de DRS

Toufik.jpgLe président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis fin aux fonctions de chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, exercées par le général de corps d’armée, Mohamed Mediene, admis à la retraite, indique dimanche un communiqué de la Présidence de la République.

Le président de la République a nommé M. Athmane Tartag, chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ajoute la même source.M. Athmane Tartag, général-major à la retraite, était jusqu’à ce jour conseiller auprès du président de la République. Auparavant, il avait assumé plusieurs hautes responsabilités au sein des services de renseignement et de sécurité, conclut le communiqué.

Le Général Toufik, âgé de 76 ans, a dirigé le DRS depuis novembre 1990. Il était considéré parmi les plus anciens chefs des services de renseignement dans le monde. Il avait pris en main le DRS au moment où l’Algérie s’enfonçait dans une sale guerre qui a fait des milliers de morts. Aujourd’hui encore, personne ne connait les dessous de cette crise des années 90. Le général Toufik est donc parti en emportant avec lui tous ses secrets. Mais, contrairement à ce que tout le monde croit, le journal électronique Algérie-Focus révèle que le général Toufik n’a pas été limogé. Son départ a été décidé d’un commun accord avec la Présidence de la République.

Le général Toufik négociait son départ depuis juillet dernier, souligne ledit journal en citant des sources bien informée. Il avait exigé qu’il choisisse, lui-même, son propre successeur. Et son choix s’est porté sur son compagnon Bachir Tartag, qui l’avait accompagné durant des années à la Direction de la sécurité intérieure (DSI), le contre-espionnage algérien. Bachir Tartag avait dirigé aussi le Centre principal militaire d’investigation (CPMI), l’un des appareils les plus stratégiques du DRS qui avait joué un rôle clé, et troublant aussi, dans la lutte contre le terrorisme durant les années 90.

A en croire à Algérie Focus le général Toufik est donc parti après avoir confié les clés de la maison à un proche qu’il a lui-même placé à la Présidence pour l’imposer, petit à petit, à Abdelaziz Bouteflika. De nombreux médias sont tombés dans le piège de la manipulation en accréditant la thèse selon laquelle Bachir Tartag et le général Toufik étaient en froid et se livraient à une guerre larvée.

L’épisode de l’arrestation du général Hassan a envenimé le climat politique et a contraint le Général Toufik a accélérer son départ pour permettre au DRS d’amorcer sa mue. Plusieurs sources nous le confirment : le général Toufik ne s’est guère opposé à l’arrestation du général Hassan. “Il a uniquement exigé un traitement juste et digne à son ancien compagnon. C’est, d’ailleurs, le général Toufik qui a obtenu la détention du général Hassan dans une résidence surveillée à Alger, où les conditions sont évidemment différentes d’une prison ordinaire”, assure une source très bien informée.

Le général Toufik part donc au moment où le DRS se libère et s’émancipe de ses cadres qui symbolisent la dure et difficile période des années 90. L’ancien patron du DRS a lui-même tracé cette stratégie de changement pour éviter à son appareil de sombrer dans l’anarchie après son départ, soulignent des officiers de son entourage cités par AF. “Le général réfléchissait depuis 2011-2012 à un nouveau DRS pour empêcher le pays de se transformer en une Syrie-bis. L’objectif était de moderniser les services, de les adapter aux enjeux de l’époque, de les doter des compétences qui comprennent les avancées technologiques, pour que cette institution ne meurt pas sous les pressions des manœuvres politiques”, confie une autre source, selon laquelle le général Toufik avait compris depuis deux ans qu’une nouvelle page de l’histoire du DRS devait s’écrire sans lui conclut la rédaction d’Algérie Focus.