Réveillon 2013: Fête pour les uns, casse-tête pour les autres

Réveillon 2013: Fête pour les uns, casse-tête pour les autres

Si pour beaucoup d’Algériens le réveillon est une occasion pour déstresser, faire la fête et accueillir le nouvel an sur un bon pied pour d’autres, c’est plutôt une source de soucis et d’embarras faute de moyens et par manque de climat propice pour programmer une fête ou pour s’évader…

Faire la fête est certes une question de culture mais les moyens sont souvent déterminants dans le choix de la destination. Ainsi, chacun y va selon ses moyens, ses plans et sa conception de ce que doit être une fête. Pour accueillir le nouvel an en beauté, une bonne partie d’Algériens ont, en effet, déjà établi leurs plans et se sont organisés pour se réunir avec leurs familles, proches ou amis.

Vu le manque de programmes et les défaillances de politique de tourisme en Algérie, faire le fête chez soi ou avec sa grande famille s’impose comme un choix pour la majorité écrasante des Algériens. «Pour moi, comme toutes les autres fêtes, le réveillon est une occasion de retravailles en famille.

On se réunit toujours chez mes grands- parents, nous préparons un dîner spécial et plusieurs bûches, nous achetons des gourmandises et on s’offre des cadeaux», explique Lyna, 25 ans, qui affirme n’avoir pas connu une autre façon de faire que de se réunir en famille. Idem pour sa copine «obligée» de faire la fête en famille. «Je ne vous cache pas que j’ai toujours souhaité faire la fête à l’extérieur avec mes amis.

Mais les fêtes à l’extérieur ne sont pas tolérées dans ma famille. Je suis véhiculée, je suis indépendante financièrement, mais si jamais je rentre tard, mes frères qui me feront la tête. Voilà pourquoi je préfère rester à la maison et passer le réveillon sans dispute », conclut Sabrina 26 ans. Il convient de mentionner, dans ce contexte, que vu la nature de notre société, les choix ne se présentent pas de la même façon pour les deux sexes.

A part une minorité de femmes qui ont la liberté de circulation, la majorité des Algériennes recourent à des scénarios mensongers pour convaincre leur famille de les laisser faire la fête dehors… L’année dernière j’ai fait appel à ma voisine afin qu’elle sollicite mon père pour me laisser passer la nuit chez elle, sous prétexte qu’elle est malade.

C’est comme ça que j’ai pu passer une soirée dans un hôtel avec mes amis. Malheureusement cette année ma voisine refuse de tomber malade…, ironise Hania, 27 ans qui décidément est tenue de passer ce réveillon avec ses parents. Pour la gent masculine de la classe juvénile, la panoplie de choix est plus importante. Entre les voyages, les soirées organisées ou d’autres programmes proposés par les boîtes événementiels, les fêtards ont à choisir selon leurs goûts et moyens.

Outre les voyages à l’étranger et les destinations coutumières des algériens : Tunisie, France, Turquie ou Espagne, le désert ainsi que quelques villes touristiques du territoire national représentent un choix pour beaucoup de jeunes qui optent pour des voyages de fin d’année d’autant que ça coïncide avec les vacances d’hiver.

Néanmoins, la cherté des billets pose problème pour les passionnés des voyages notamment vers les wilayas les plus prisées du désert, à l’exemple d’Illizi et Tamanrasset. Beaucoup de voyagistes véhiculés et équipés passent la nuit du réveillon à la belle étoile au Grand Sud. Les citadins par contre se dirigeront vers les restaurants, hôtels et autres lieux où, avec leurs proches vont terminer une année rien que pour entamer une autre.

Outre les fêtards ainsi que ceux qui estiment que «la fête du réveillon ne fait partie des coutumes de notre société», il y a lieu de mentionner une troisième catégorie de gens qui boudent la fête et qui estiment que beaucoup reste à faire en termes d’organisation et d’offres ainsi que l’amélioration des prestations. Une situation qui, bien évidemment, n’empêche pas les fêtards d’accueillir 2013 en fanfare…

Y.A.