Revalorisation des retraites : le DG de la CNR détaille un champ d’application plus large que prévu

Revalorisation des retraites : le DG de la CNR détaille un champ d’application plus large que prévu
Hafid Adrar (DG de la CNR) apporte des précisions sur la revalorisation des retraites en Algérie

La décision a été entérinée en Conseil des ministres, et ses effets se mesureront sur les relevés de paiement des retraités dès janvier 2026. Les pensions de retraite en Algérie viennent de faire l’objet d’une revalorisation générale, avec deux taux distincts, une extension à des catégories souvent oubliées et un impact direct lié au relèvement du salaire minimum.

Derrière les pourcentages annoncés, le directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), Hafid Adrar, a levé le voile sur les mécanismes précis, les délais de versement et les équilibres financiers qui sous-tendent cette décision.

Revalorisation des pensions de retraite : deux taux selon le niveau de revenu

La revalorisation des pensions de retraite repose sur une règle simple, mais ciblée. Selon Hafid Adrar, les retraités percevant une pension égale ou inférieure à 20 000 dinars bénéficieront d’une augmentation de 10 %. Pour ceux dont la pension dépasse ce seuil, la hausse est fixée à 5 %.

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Le responsable insiste sur la logique de cette mesure, qu’il qualifie de « ciblée », en expliquant qu’elle vise en priorité les pensions les plus modestes. Il rappelle surtout que cette revalorisation n’est pas une faveur ponctuelle, mais un droit inscrit dans la loi. « La revalorisation des pensions de retraite est un droit reconnu par la législation algérienne. Notamment par la loi 83-12 relative à la retraite », a-t-il souligné sur les ondes de la Radio nationale.

Des hausses largement supérieures à l’inflation officielle

Un point central distingue cette revalorisation des ajustements habituels. Le taux d’inflation officiel s’établit à 1,7 %, alors que les pensions augmentent de 5 % et 10 %.

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Selon le directeur général de la CNR, ce choix traduit la volonté des pouvoirs publics d’améliorer le pouvoir d’achat des retraités au-delà des mécanismes automatiques indexés sur les prix.

Sur le plan opérationnel, il assure que toutes les dispositions sont en place et que les augmentations seront versées dans les délais, sans formalités supplémentaires pour les bénéficiaires.

Pensions d’invalidité : une extension souvent méconnue mais bien réelle

C’est l’un des points les moins médiatisés de cette décision, et pourtant l’un des plus significatifs. Les pensions d’invalidité servies par la CNAS et la CASNOS sont, elles aussi, concernées par la revalorisation.

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Hafid Adrar l’affirme clairement, ces pensions bénéficieront « des mêmes taux, des mêmes conditions et des mêmes délais » que les pensions de retraite classiques. Autrement dit, les augmentations de 5 % et 10 % s’appliqueront également aux bénéficiaires de pensions d’invalidité, conformément aux dispositions légales.

Le responsable parle d’une « mesure de justice sociale », rappelant que ces catégories relèvent pleinement du système national de sécurité sociale.

Un système fondé sur la solidarité intergénérationnelle, avec des démarches simplifiées grâce à la numérisation

Sur le plan financier, le DG de la CNR a livré plusieurs indicateurs. Le système repose sur la contribution des actifs, avec un ratio actuel de 2,2 salariés cotisants pour un retraité. Alors que l’équilibre théorique en nécessiterait entre quatre et cinq.

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Il souligne également que le système consomme en moins de trois ans une cotisation versée sur quarante années. Alors que la durée moyenne de versement d’une pension atteint 18 ans. L’Etat assume la différence, au nom du principe de solidarité nationale. Le calcul des pensions, rappelle-t-il, se base sur les cinq dernières ou les cinq meilleures années de salaire.

Enfin, la CNR poursuit la digitalisation de ses services. Des plateformes comme le compte individuel du salarié (CIS), E-retraite ou « Retraite DZ » permettent de suivre les carrières, déposer les dossiers et obtenir des documents à distance. Ces outils ont déjà contribué à réduire les délais de liquidation des pensions, avec l’objectif affiché d’un traitement sans papier.