En Algérie, la question des retraites est au cœur des préoccupations d’une frange importante de la société. Alors que l’inflation persiste et érode le pouvoir d’achat, des millions de retraités scrutent le moindre signe de l’État concernant la revalorisation annuelle de leurs pensions, un droit pourtant inscrit dans les textes.
Dans ce contexte tendu, l’annonce par le président Tebboune d’augmentations prévues pour 2026 a suscité un espoir, mais n’a pas dissipé les inquiétudes concernant l’année en cours.
Ainsi, l’Organisation Nationale des Retraités (ONR) monte au créneau pour dénoncer un « oubli » qui génère anxiété et incompréhension chez des millions d’anciens travailleurs. L’absence de clarification sur ce droit acquis, laisse toute une catégorie dans l’expectative.
Tebboune promet des augmentations et « une révision des allocations » pour l’année 2026 : une lueur d’espoir pour les retraités
Habitués à percevoir leur revalorisation annuelle au mois de mai, les retraités algériens ont vécu l’année 2025 comme une rupture inquiétante. Pour la première fois depuis des années, cette augmentation n’a pas été appliquée.
Face à ce silence des autorités, l’Organisation Nationale des Retraités (ONR) a multiplié les prises de position. Dès le mois d’août, l’organisation avait publié un communiqué pour dénoncer ce « silence injustifié » de la part de la Caisse nationale des retraites et du ministère du Travail.
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Toutefois, lors de son entretien avec les médias nationaux le 26 septembre 2025, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé des mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat. Il a évoqué des « augmentations » et une « révision des allocations » prévues à partir de 2026, précisant que ces hausses concerneraient « les allocations des étudiants, des chômeurs et des retraités ».
Si l’organisation reconnaît « la dimension positive » des déclarations présidentielles, elle exprime plusieurs réserves importantes.
Non-revalorisation de retraite en 2025 en Algérie : les revendications de l’ONR face aux incertitudes
L’ONR, tout en exprimant sa confiance dans la volonté de l’État de trouver des « solutions justes », a formulé des demandes précises pour apaiser le climat actuel. Elle appelle à un éclaircissement urgent sur plusieurs points essentiels :
- Le sort de la revalorisation des pensions pour l’année 2025, qui n’a toujours pas été appliquée.
- La garantie que l’augmentation éventuelle en 2026 ne se substituera pas à la revalorisation annuelle, présentée comme un « droit acquis » non négociable.
- La publication d’un communiqué officiel réaffirmant le caractère permanent de ce droit et clarifiant le calendrier et les modalités des futures augmentations.
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Le dossier des retraites en Algérie se trouve à un carrefour. D’un côté, des engagements présidentiels ouvrent une perspective d’amélioration pour 2026. De l’autre, le flou entretenu autour de l’année 2025 et la formulation conditionnelle des annonces plongent les retraités dans une attente anxiogène. La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics pour transformer les paroles en actes et apporter les clarifications demandées, afin de concrétiser la justice sociale invoquée pour celles et ceux qui ont bâti le pays.