Revalorisation des pensions de retraite,Le démenti des retraités

Revalorisation des pensions de retraite,Le démenti des retraités

Les syndicalistes de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), affiliée à l’UGTA, maintiennent leur revendication de revalorisation des pensions de retraite. Mieux, ils insistent sur «le maintien de l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour de la tripartite portant sur le dossier des retraites».

La déclaration sanctionnant la réunion du secrétariat fédéral de la FNTR illustre parfaitement l’état d’esprit dans le quel se trouvent les cadres syndicaux au lendemain de la dernière tripartite. Ainsi, d’emblée, ils qualifient la position affichée par les pouvoirs publics lors de la dernière tripartite quant au dossier des retraités de «revirement». Ce revirement s’explique, selon les syndicalistes de la FNTR, par le fait que ces mêmes pouvoirs publics «ont auparavant reconnu la situation précaire des retraités et promis de placer leurs préoccupations au centre du débat de la tripartite».

Mieux, les rédacteurs de la déclaration parlent de «manœuvres dilatoires pour gagner du temps, en ajournant en bloc l’examen du 4e point relatif à la retraite».Pour appuyer leurs propos, les syndicalistes de la Fédération des retraités rappelent «la faiblesse des salaires ayant servi d’assiette de calcul des anciennes pensions attribuées avant août 2006» ou encore «la faiblesse du taux de revalorisation annuel, comparativement aux augmentations des salaires des travailleurs en activité, notamment depuis 2008 à ce jour». «Les différentes revalorisations annuelles des pensions et allocations de retraite n’ont malheureusement pas réussi à évoluer en parallèle avec les salaires, provoquant ainsi une érosion du pouvoir d’achat de cette frange de la société», lit-on dans ledit document.

Pas de déficit à la CNR

Convaincus de la justesse de leur revendication, les représentants syndicaux de la FNTR ont apporté un démenti cinglant aux propos tenus par les pouvoirs publics au sujet de la situation financière de la Caisse nationale de retraite (CNR). A ce propos, ils rappellent que les «budgets de la CNR ne sont pas déficitaires et que des solutions aux problèmes de précarité financière de la CNR auraient dû être trouvées depuis longtemps déjà». C’est dans cette optique qu’ils avancent plusieurs pistes dont «la chasse aux entreprises publiques et privées qui pratiquent le travail au noir, l’augmentation de la quote-part des cotisations sociales à la charge des employeurs et des salariés» ou encore «l’utilisation rationnelle du Fonds national des réserves de retraites créé en 2006», tout en rappelant que le «président de la République a clairement pris position pour qu’une partie de ces réserves du FNRR soit en partie d’ores et déjà distribuée aux retraités ». Cela dit, le secrétariat fédéral de la FNTR a rappelé à l’occasion que «le budget de la CNR a été relevé par un apport financier d’au moins 40%, soit plus de 100 milliards par an depuis 2008, provenant des augmentations des salaires des travailleurs actifs, tous secteurs confondus.»

Cette montée au créneau intervient dans un contexte de colère du monde du travail, mais surtout à la veille de l’installation des trois groupes de travail qui doivent se pencher sur les dossiers de retraite, le 87 bis et le pacte économique et social.

Solidarité syndicale

La cérémonie d’installation des trois groupes de travail au siège du ministère du Travail a eu lieu aujourd’hui alors que les résultats de la dernière tripartite sont différemment appréciés tant au sein du monde du travail qu’au sein de l’UGTA. Les syndicalistes de la FNTR, qui, en la circonstance, ont exprimé leur soutien au secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd, réitèrent leurs revendications à travers «le maintien des points inscrits à la tripartite, notamment l’abrogation de l’article 4 de la loi 99-03 et le retour au droit acquis figurant dans l’article 16 original, fixant la pension minimum à 100% du SNMG, l’abrogation de l’article 9 de la loi 99-03, l’augmentation conséquente des pensions et allocations de retraite à compter de janvier 2010, le relèvement du minimum des petites allocations de retraite à 5 000 DA, la révision du seuil d’exonération de l’IRG pour les pensions de retraite, le remboursement par le Trésor public de quelque 500 milliards de dinars dépensés sans compensation de l’Etat à la CNR, etc.».Sur un autre plan, il est important de noter que la Centrale syndicale compte peser de tout son poids dans les négociations au sein des groupes de travail. D’ailleurs, on apprend de source proche de la Centrale syndicale que des syndicalistes de la base ont été invités à faire partie de ces groupes de travail.Des représentants des travailleurs ayant exprimé publiquement leur «déception » concernant les derniers résultats de la tripartite ont refusé de faire partie des groupes de travail, apprend-on.

Il s’agit notamment des groupes de travail relatifs à l’abrogation du 87 bis et du pacte économique et sociale.» Une situation qui risque de provoquer le courroux au sein des différentes structures de l’UGTA. Cela étant, on apprend qu’une réunion de la CEF de la FNTR se tiendra prochainement pour évaluer les résultats de la dernière tripartite et «prendre les mesures qui s’imposent».

A. B.